ProcèsL'encaveur Dominique Giroud sera jugé sept ans après les faits
mf, ats
18.4.2021 - 08:58
Le procès de Dominique Giroud s'ouvre lundi devant le Tribunal de police de Genève. L'encaveur valaisan de 49 ans est jugé pour instigation à tentatives de soustraction de données.
mf, ats
18.04.2021, 08:58
ATS
Le vigneron entrepreneur ne sera pas seul assis sur le banc des accusés. Comparaîtront également devant le juge un informaticien de 40 ans, spécialisé dans le «hacking éthique», un détective privé genevois de 49 ans et un ancien agent fédéral du service des renseignements de 43 ans.
Le Ministère public genevois accuse Dominique Giroud d'avoir, sur les conseils et l'entremise du détective privé et de l'ex-fonctionnaire fédéral, mandaté l'informaticien pour l'aider à subtiliser les données contenues dans les ordinateurs d'une journaliste du Temps et d'un journaliste de la RTS.
Selon l'accusation, l'encaveur voulait notamment identifier qui informait les médias sur ses démêlés avec le fisc. Un courriel contenant un logiciel malveillant, dissimulé dans une pièce jointe, avait été envoyé aux deux journalistes. Ceux-ci avaient ensuite reçu un appel téléphonique leur demandant d'ouvrir le message.
Double jeu
Au Temps, le système de protection informatique a filtré le courriel piégé. La journaliste ne l'a jamais réceptionné. À la RTS, selon l'acte d'accusation, le journaliste avait été averti par le détective privé d'une tentative de piratage de son ordinateur. Il se trouvait donc sur ses gardes et n'a pas mordu à l'hameçon.
Dans ce procès les parties plaignantes sont la RTS, Le Temps et le journaliste de la RTS. Le Tribunal de police peut infliger une peine privative de liberté de deux ans maximum. Le hacker, le détective privé et l'ex-agent du Service de renseignements de la Confédération (SRC) doivent répondre de tentatives de soustraction de données.
L'instruction de cette affaire a été longue. La tenue du procès a aussi mis longtemps à se dessiner. En 2018, le Tribunal de police avait renvoyé la procédure au Ministère public pour permettre aux parties de prendre connaissance du contenu d'écoutes téléphoniques qui venaient d'être versées au dossier.
En novembre dernier, le procès avait été renvoyé en raison de la situation sanitaire due à la pandémie de Covid-19. Un avocat d'une des parties avait été testé positif au virus quelques jours avant l'ouverture des débats.