Intempéries Ouragan: «journées d'horreur» aux Bahamas

ATS

4.9.2019 - 17:45

Les secours s'activaient mercredi pour évacuer les blessés et chercher les disparus dans les îles des Bahamas dévastées par l'ouragan Dorian, dont les effets commençaient à se faire sentir sur la côte sud-est des Etats-Unis, Floride en tête.

La destruction était catastrophique dans l'archipel des Caraïbes, où au moins sept personnes sont mortes selon un bilan provisoire et où des maisons ont été pulvérisées par la violence des vents.

Dorian a été rétrogradé en catégorie 2 mais reste porteur de vents toujours très puissants à 165 km/h. Il se déplace actuellement parallèlement à la côte nord-est de la Floride, selon les météorologues.

Il doit se rapprocher «dangereusement près» de la Floride d'ici mercredi soir puis longer de jeudi jusqu'à vendredi matin la côte sud-est américaine et les Etats de Géorgie, de Caroline du Sud et de Caroline du Nord. Même si, selon les projections, l'oeil de l'ouragan ne devrait pas toucher terre.

Montée des eaux

Le Centre national des ouragans américain (NHC), basé à Miami, a mis en garde contre la montée des eaux dans ces régions, parlant d'une situation potentiellement extrêmement dangereuse.

Plusieurs parties de la côte sud-est des Etats-Unis, où vivent des millions de personnes, ont été placées en état d'urgence. Des ordres d'évacuation obligatoires ont été émis dans plusieurs zones.

«C'était stressant, tellement imprévisible», dit à l'AFP Gerardo Rodriguez, 37 ans, qui s'apprêtait à quitter un refuge à Fort Pierce, en Floride. L'ouragan «venait, puis ne venait plus, c'est ça le plus stressant. Qu'il continue à bouger et à changer de route, nous ne savions pas si nous allions être affectés ou non».

«Je suis maintenant confiant dans le fait qu'il est parti», ajoute le jeune homme.

A Charleston, en Caroline du Sud, sous un ciel gris, la mairie ainsi que de nombreux magasins et habitations avaient calfeutré leurs fenêtres avec des panneaux de bois par précaution.

Dévastation aux Bahamas

Aux Bahamas, la destruction était immense, selon des images aériennes de l'île de Grand Abaco. Des centaines de maisons ont vu leur toit s'envoler, des voitures étaient submergées par les inondations, des bateaux étaient en miettes.

Les gardes-côtes américains ont envoyé des hélicoptères sur l'archipel pour évacuer les malades. La marine britannique participait aussi aux efforts.

Lors d'une conférence de presse mardi, le Premier ministre Hubert Minnis a fait état d'au moins sept morts. Mais «nous pouvons nous attendre à plus de morts», a-t-il dit.

Les habitants ont vécu «des jours d'horreur, craignant pour leur vie et la vie de leurs proches», a-t-il ajouté.

«Ce sont des jours et des mois difficiles qui attendent notre peuple et notre pays», a dit M. Minnis. La Croix-Rouge a indiqué que 13'000 maisons pourraient avoir été endommagées ou détruites.

Les pistes de l'aéroport international de Freeport restaient sous l'eau, compliquant les secours. Grand Bahama et les îles Abacos, sur lesquelles Dorian s'est acharné avant de reprendre sa route destructrice, restaient largement coupées du monde.

Prudence

Classé dans la catégorie maximale 5 dimanche quand il a frappé les Bahamas, Dorian a faibli depuis. Il a été rétrogradé tôt mercredi en catégorie 2 et a fait tomber jusqu'à 76 cm de pluie sur les Bahamas.

Le président américain Donald Trump a annoncé mardi soir avoir décrété l'état d'urgence en Caroline du Nord, pour débloquer des fonds de manière préventive, «en espérant ne pas en avoir besoin».

M. Trump a également averti la population de rester prudente. «Les Etats-Unis pourraient avoir un peu de chance en ce qui concerne l'ouragan Dorian mais s'il vous plaît, ne baissez pas la garde. Alors qu'il se dirige vers la côte, beaucoup de choses mauvaises et imprévisibles peuvent arriver!«, a-t-il tweeté, soulignant que «les Bahamas ont été dévastées».

Selon le Pentagone, 5000 membres de la Garde nationale et 2700 militaires se tiennent prêts.

Les deux Etats de Caroline présentent le plus haut risque d'inondations, selon le NHC, avec des vagues de 1,2 à plus de 2 mètres de haut attendues par endroit.

En attendant Dorian, les habitants de Floride, habitués des ouragans, se montraient solidaires avec les Bahamas voisines. Les appels aux dons se multipliaient et plusieurs églises organisaient des collectes dans le quartier de Coconut Grove, berceau de la communauté bahaméenne à Miami.

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