«Paris-Athènes» «Paris-Athènes»: la première grande expo d'automne au Louvre

ATS

26.9.2021 - 09:00

Die Statue "Nike de Samothrace" est un des nombreux bronzes grecs au Louvre. Les Zurichois avaient eu la chance d'en profiter en 2008, quand l'oeuvre avait été exposée à l'Université de la ville.
Die Statue "Nike de Samothrace" est un des nombreux bronzes grecs au Louvre. Les Zurichois avaient eu la chance d'en profiter en 2008, quand l'oeuvre avait été exposée à l'Université de la ville.
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Pour sa première grande exposition d'automne, le musée du Louvre met en lumière un pan méconnu de la culture et de l'histoire grecques. Les richesses antiques vont laisser la place à l'art contemporain.

Keystone-SDA

Si la Grèce antique continue de fasciner les visiteurs du Louvre, adeptes aussi des Cyclades en été, «ils vont découvrir ce qui peuple son imaginaire contemporain et comment il s'est constitué», dit à l'AFP Jean-Luc Martinez, ancien président du Louvre et commissaire de l'exposition.

«C'est un pan méconnu de l'histoire d'amour entre la France et la Grèce», ajoute ce passionné qui a travaillé aux côtés des directrices de la Pinacothèque d'Athènes, Marina Lambraki-Plaka, et des musées archéologiques d'Athènes, Anastazia Lazaridou, également commissaires de l'exposition et à l'origine d'une vingtaine de prêts exceptionnels.

Intitulée «Paris-Athènes, Naissance de la Grèce moderne (1675-1919)», elle retrace, à travers 360 oeuvres (tableaux, statues, moulages, icônes, photos, dessins, aquarelles, costumes...), plus de 200 ans de liens artistiques, culturels et historiques entre les deux nations.

Avec des intrusions dans l'empire ottoman mais aussi dans les coulisses bavaroises de l'histoire grecque, parfois cocasses, à l'image du premier costume national de l'Etat indépendant (1821) dirigé par Othon Ier, prince de Bavière, et constitué d'un caraco byzantin et d'une jupe bavaroise traditionnelle en soie.

Premiers JO modernes, Venus de Milo

Parmi les éléments fondateurs de la Grèce moderne: la guerre d'indépendance (qui démarre le 25 mars 1821), soutenue militairement et financièrement par la France, le Royaume Uni et la Russie.

«A l'époque, l'événement fait la Une des journaux; artistes et intellectuels européens s'engagent auprès des Grecs, en vendant leurs oeuvres pour les soutenir», explique M. Martinez.

Le poète anglais Lord Byron s'engage même militairement et meurt au combat dans la ville de Missolonghi assiégée. Eugène Delacroix lui rend hommage en peinture avec un tableau emblématique intitulé «La Grèce sur les ruines de Missolonghi», qui compte parmi les oeuvres phares de l'exposition.

C'est aussi en 1821, que la célèbre Vénus de Milo, île la plus occidentale des Cyclades, entre au Louvre, après moult péripéties navales et militaires avec les Turcs et son acquisition par un ambassadeur français.

L'exposition fait la part belle aux apports successifs de l'archéologie et à ceux de la photographie dans la construction de l'identité grecque moderne au XIXème siècle, à laquelle ont aussi participé des artistes suisses implantés à Athènes, la famille Gilliéron. S'inspirant des oeuvres antiques, ils ont notamment créé les trophées sportifs des premiers Jeux olympiques modernes à Athènes en 1896.

Le voyage se conclut par la présentation de tableaux du groupe Techne (groupe «Art"), fondé à Athènes en 1917 par des peintres souhaitant rompre avec les tenants de l'académisme. Inconnues du public français, leurs oeuvres sont très célèbres en Grèce, tel «Le Baiser» de Niképhoros Lytras (1832-1904), «considéré comme la Joconde grecque», selon M. Martinez.