Justice Malgré une soirée arrosée en voyage d'étude, un prof est réintégré

tb, ats

19.4.2021 - 13:02

Keystone-SDA, tb, ats

La justice genevoise annule la révocation d'un enseignant qui avait dormi dans la même chambre que deux élèves majeures après une sortie arrosée en boîte de nuit lors d'un voyage d'étude. La sanction prononcée à l'encontre du fonctionnaire est excessive, selon les juges.

La justice genevoise annule la révocation d'un enseignant qui avait dormi dans la même chambre que deux élèves majeures après une sortie arrosée en boîte de nuit lors d'un voyage d'étude.
La justice genevoise annule la révocation d'un enseignant qui avait dormi dans la même chambre que deux élèves majeures après une sortie arrosée en boîte de nuit lors d'un voyage d'étude.
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Dans un arrêt daté du 23 mars et révélé lundi par Le Courrier, la Chambre administrative de la Cour de justice ordonne la réintégration de l'enseignant dans sa fonction. Les faits pour lesquels ils avaient été révoqués remontent à avril 2019 lors du dernier soir d'un voyage d'étude à Barcelone, en Espagne.

L'enseignant s'était rendu dans une discothèque avec deux élèves, où il avait commandé une bouteille de vodka. Une fois de retour à l'hôtel au petit matin, les deux filles qui avaient trop bu n'ont pas pu réintégrer leur chambre fermée à clé. L'une d'elles ne se souvient d'ailleurs plus d'une partie de la soirée.

L'enseignant leur a proposé de dormir dans sa chambre. Une des élèves s'est mise sous les draps alors que l'autre ainsi que l'enseignant se sont couchés sur les draps. Selon les juges, «s'il est indéniable que les manquements commis méritent sanction, la révocation, qui constitue la sanction la plus lourde, est excessive».

«Elle ne tient, en effet, pas suffisamment compte du fait que les manquements constatés se sont déroulés sur une période courte et découlent tous de la prise d'une mauvaise décision initiale, à savoir de s'être rendu en discothèque avec deux élèves», ajoutent les juges. Ils retiennent aussi les très bons états de service de l'enseignant et l'absence d'antécédents disciplinaires.

Le Département de l'instruction publique (DIP) se déterminera prochainement sur un éventuel recours au Tribunal fédéral. Il rappelle qu'il applique la tolérance zéro en matière de comportements inadéquats de la part du corps enseignant.