Canton de VaudExplosion des infractions en matière de cyberpornographie
nt, ats
27.3.2023 - 14:38
Les autorités vaudoises ont tiré lundi un bilan «plutôt positif» de la criminalité 2022, avec une «légère» hausse de 3% et un retour à la situation d'avant la pandémie. Les forces de l'ordre s'inquiètent d'une hausse des escroqueries sur internet (+17%) et de l'explosion des cas liés à la cyberpornographie (+61%).
Keystone-SDA, nt, ats
27.03.2023, 14:38
27.03.2023, 15:20
ATS
La nouvelle commandante de la police cantonale Sylvie Bula a relevé que ces deux types de cybercriminalité étaient en hausse en comparaison avec la moyenne de 2021 et 2022. Ces augmentations récurrentes nous forcent à mettre la priorité sur ces délits, a-t-elle déclaré lundi devant la presse.
Concernant les escroqueries sur internet, «une fois le délit commis, c'est toujours un peu tard et difficile de réparer l'infraction», a-t-elle constaté. D'où l'importance des campagnes de prévention, mais aussi de la répression: la brigade spécialisée en cybercriminalité a été renforcée.
Sylvie Bula s'est également inquiétée de l'explosion des infractions en matière de cyberpornographie, notamment chez les jeunes. En octobre dernier une centaine de personnes ont été interpellées par la task force spéciale en matière de cyberpédophilie: parmi elles, 15% étaient mineures, a-t-elle rappelé.
Dans les classes et sur les réseaux
«Au-delà de la banalisation et des personnes qui consomment ou collectionnent, il y a toutes celles qui font suivre les images, cela pose un vrai problème». Les efforts de répression vont s'intensifier au vu de l'ampleur du phénomène», a-t-elle indiqué.
En matière de prévention, la police poursuit ses efforts avec des conférences dans les classes, les 8P notamment sur les thématiques de sexting, e-réputation, harcèlement, échanges d'images, notamment. Et de citer également la présence sur les réseaux sociaux de «l'e-cop François» qui fait passer des messages de prévention avec humour et décalage.
Légère augmentation
Pour le reste, les chiffres 2022 montrent un total de 51'935 infractions enregistrées. Parmi elles, 84% au Code pénal (42'500 en 2021), soit 3% d'augmentation.
«Après la période du Covid-19, un peu particulière, nous retrouvons la situation d'avant la pandémie, a observé Vassilis Venizelos, chef du Département de la jeunesse, de l’environnement et de la sécurité. Même si une légère augmentation est constatée, les infractions ont diminué de 60% par rapport à 2012 qui avait connu un pic, s'est-il réjoui.
Les infractions à la Loi sur les stupéfiants ont diminué de 8%, chiffre le plus bas enregistré ces dernières années. Cette baisse ne reflète pas forcément une diminution de la consommation et de la vente de drogue, les seuils de tolérance étant par exemple plus élevés en ce qui concerne le cannabis, constate M. Venizelos. Concernant le deal de rue, les polices constatent une détérioration de la situation, malgré les efforts consentis.
Le nombre de prévenus (9410) est lui en hausse de 12%, illustrant les résultats positifs des investigations policières, estime le conseiller d'Etat.
Vie nocturne
Parmi les autres chiffres, l'augmentation des cambriolages (+11%) est à inscrire dans un phénomène de retour à une certaine normalité, de même que la hausse de vols de véhicules (+5%) et de vélos électriques (+45%), a décrit le chef de la communication Jean-Christophe Sauterel.
Une hausse particulière est constatée en matière de lésions corporelles simples, avec 334 cas, soit plus 49,8%, après plusieurs années de baisses notables; ces situations sont principalement liées à la vie nocturne et surviennent essentiellement entre minuit et 6 heures du matin.
A la baisse en revanche, les violences domestiques (-9%). Sur près de 1500 affaires, près d'un tiers des auteurs ont été expulsés. Les chiffres ne rendent «malheureusement» pas compte de l'ampleur du phénomène, bon nombre de cas n'étant pas annoncés, a relevé M.Sauterel.
Vols et brigandages
Au niveau du Ministère public également, le volume d'activité se rapproche de celui de 2019, avec près de 20'000 nouvelles affaires (+8,1% par rapport à 2021), a déclaré le nouveau procureur général Eric Kaltenrieder. Il a ajouté que 8367 dossiers étaient en cours (+10,1%).
Parmi les augmentations significatives, les vols et les brigandages (+28,3%), en raison de la réouverture des frontières et les infractions à la circulation routière (15,6%), là aussi en raison de la fin des mesures Covid et de la baisse du télétravail.
Quant aux diminutions, elles touchent les stupéfiants (-19,6%), les cas de blanchiment (-23%) et, logiquement, les crédits Covid (-11,3%). S'agissant des durées, 83% des enquêtes sont closes en moins de douze mois.