Assassinat d'un Afghan Colmar: la traque des suspects se poursuit

ATS

16.8.2022 - 19:24

La traque des auteurs présumés de l'assassinat d'un jeune Afghan de 27 ans dimanche dans une cité de Colmar se poursuivait mardi en fin d'après-midi, ont indiqué les autorités locales.

La traque des auteurs de l'assassinat d'un jeune Afghan de 27 ans dimanche à Colmar se poursuivait mardi en fin d'après-midi.
La traque des auteurs de l'assassinat d'un jeune Afghan de 27 ans dimanche à Colmar se poursuivait mardi en fin d'après-midi.
ATS

Keystone-SDA

Les «nombreuses investigations» en cours «permettront de déterminer les circonstances précises de ces faits d'une particulière gravité, d'identifier et d'interpeller les auteurs», a écrit la procureur de la République de Colmar, Catherine Sorita-Minard, dans un communiqué.

«Les forces de l'ordre et la police judiciaire mettent tout en oeuvre pour retrouver le ou les auteurs de ce crime odieux», a insisté sur les lieux mêmes du drame le secrétaire général de la préfecture du Haut-Rhin, Christophe Marot, lors d'un point de presse.

Selon la procureure de Colmar, «les premières investigations révèlent que la victime et des amis étaient importunés par le passage régulier d'un scooter sur le trottoir» et que «la victime demandait au conducteur de s'éloigner pour faire cesser le bruit».

Le conducteur «l'insultait et lui promettait qu'il allait revenir avec du renfort» puis se présentait «un peu plus tard (...) avec plusieurs individus».

«Une rixe éclatait entre les deux groupes» et «alors qu'une partie des protagonistes se dispersait, un coup de feu était tiré par un individu, selon les témoins entendus dans le cadre de l'enquête, en direction de la victime», a précisé la magistrate.

«Blessée au thorax, la victime, un jeune homme né en 1995 en Afghanistan, domicilié à Mulhouse, décédait de ses blessures dans la nuit de dimanche à lundi à 03h40», a-t-elle encore indiqué.

Rappelant que le parquet de Colmar avait ouvert une information judiciaire contre X pour assassinat lundi et qu'un juge d'instruction était désormais saisi de l'enquête, la procureure a souligné que, «comme toujours en pareil cas (...), auditions, exploitation des vidéos disponibles et de la téléphonie, expertises médicales et balistiques» se succédaient dans le cadre de la procédure.

Pas forcément un rodéo

«Les expertises médicales et balistiques permettront notamment de déterminer si la victime a été atteinte d'un ou deux tirs et la nature de l'arme utilisée», a spécifié Mme Sorita-Minard.

Lors du point-presse, le maire LR de Colmar a affirmé n'être «pas entièrement convaincu» que cet assassinat soit lié à «un phénomène de rodéo urbain» évoqué dans un premier temps, parlant plutôt d'"un différend entre deux personnes».

«Ce n'est pas parce que quelqu'un est en scooter qu'il fait un rodéo», a-t-il relevé, saluant «le calme et la modération» de la population du quartier de l'Europe.

Une marche blanche partie de ce quartier de reconquête républicaine où se sont produits les faits avait rassemblé lundi 165 personnes, selon la police, pour la plupart afghanes.

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a par ailleurs dépêché sur place la CRS 8, une unité mobile spécialement créée pour intervenir rapidement sur tout le territoire, «afin de restaurer l'ordre républicain et présenter à la justice les voyous qui veulent imposer leur loi».

Selon Christophe Marot, les 60 CRS de cette unité arrivés dans la nuit de lundi à mardi permettront «d'accentuer» la «lutte contre les rodéos urbains, contre les points de deal» et en faveur de «la sécurité», notamment dans les transports.