Droits humains/Bélarus Bélarus: l'ONU resserre un peu la pression

ATS

18.9.2020 - 17:11

L'opposante bélarusse Svetlana Tikhanovskaïa a demandé à l'ONU à Genève aux Etats d'approuver une mission internationale de suivi sur les violations des droits de l'homme dans le contexte électoral dans ce pays (archives).
L'opposante bélarusse Svetlana Tikhanovskaïa a demandé à l'ONU à Genève aux Etats d'approuver une mission internationale de suivi sur les violations des droits de l'homme dans le contexte électoral dans ce pays (archives).
Source: KEYSTONE/EPA/STR

La principale opposante bélarusse, Svetlana Tikhanovskaïa, n'aura pas été entièrement entendue sur l'appel à la «réaction la plus ferme» aux abus dans son pays. Mais malgré des tentatives d'atténuation, le scénario d'un rapport a été voté vendredi à l'ONU à Genève.

«La situation au Bélarus demande une attention internationale immédiate», a affirmé par vidéo devant le Conseil des droits de l'homme Mme Tikhanovskaïa, opposante en exil en Lituanie après sa défaite contre Alexandre Loukachenko à la présidentielle d'août dont les résultats ont été contestés. La répression des manifestations contre le chef de l'Etat a abouti à de nombreuses violations des droits de l'homme.

«Nos demandes sont simples», a dit Mme Tikhanovskaïa. «Nous demandons de cesser immédiatement les violences contre des citoyens pacifiques. Nous demandons de libérer immédiatement tous les détenus politiques». «Nous demandons d'autoriser une mission internationale de suivi» et des «élections libres et équitables», a encore ajouté l'opposante qui n'aura pas été entendue sur cette première requête.

De son côté, la Haute commissaire adjointe de l'ONU Nada al-Nashif aux droits de l'homme a à nouveau appelé les autorités à honorer leurs obligations internationales. Elle s'est dit inquiète des nombreux cas présumés de torture et a demandé au gouvernement de mettre un terme aux violations.

La Suisse veut des investigations

Des appels également lancés par la Suisse qui a elle condamné l'usage excessif de la force et des «nombreuses arrestations et détentions arbitraires». Berne est «très inquiète» de la «violente répression» et les accusations de torture sont «alarmantes», a estimé l'ambassadeur suisse à l'ONU à Genève Jürg Lauber. Il a également condamné les coupures internet.

Il a appelé les autorités au dialogue et à autoriser des investigations indépendantes sur toutes les violations des droits de l'homme dans le contexte électoral. Il souhaite que les responsables soient poursuivis et les détenus libérés.

Autant de composantes qui se retrouvent dans la résolution approuvée dans l'après-midi après un vote auprès des membres de l'instance onusienne. En revanche, celle-ci ne lance aucun mécanisme international d'investigations mais seulement un rapport demandé à la Haute commissaire aux droits de l'homme Michelle Bachelet pour la prochaine session du Conseil en février prochain. Elle déplore que le Bélarus ait violé ses obligations internationales. Au total, des milliers de personnes ont été arrêtées.

Le débat urgent, auquel plus de dix ministres ont participé à distance, au Conseil avait été demandé en fin de semaine dernière par l'UE. De son côté, le représentant du Bélarus à l'ONU à Genève a ciblé une violation des procédures du Conseil et a reçu le soutien de ses alliés dans des tentatives d'obstruction de la discussion pendant de nombreuses minutes.

Centaines de cas présumés

Moscou a affirmé son soutien à Alexandre Loukachenko en s'en prenant à «un groupe d'Etats agressifs» qui cherchent à interférer dans les affaires du Bélarus. Dix-huit amendements pour tenter d'atténuer la résolution ont été rejetés.

Ces derniers jours, plusieurs ONG dont l'Organisation mondiale contre la torture (OMCT), établie à Genève, ont estimé que les violations systématiques perpétrées par les forces de sécurité constituaient des crimes contre l'humanité.

Le Centre Viasna pour les droits de l'homme a reçu plus de 500 témoignages de cas de torture présumés. Vendredi, l'OMCT, partenaire de cette ONG, a elle annoncé qu'une responsable de cette entité avait été arrêtée avec son mari jeudi à Minsk.

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