Birmanie Birmanie: l'ONU cible le manque d'action internationale un an après

sn, ats

28.1.2022 - 20:14

L'ONU déplore le manque d'action internationale contre les militaires au pouvoir en Birmanie, un an après leur coup d'Etat. Vendredi à Genève, la haute commissaire aux droits de l'homme Michelle Bachelet a appelé à augmenter «la pression» sur eux. Le soir même, la Chine s'exprimait.

L'impunité des militaires inquiète l'ONU (archives).
L'impunité des militaires inquiète l'ONU (archives).
KEYSTONE

28.1.2022 - 20:14

«Les militaires reçoivent du matériel» qui leur permet de continuer à recourir à des armes létales contre la population, a affirmé à la presse le porte-parole de la haute commissaire. «Il est important» qu'ils ne soient pas «réapprivisonnés».

La réponse internationale a été «inefficace» et ne prend pas en considération «l'urgence» de la situation, estime de son côté Mme Bachelet. Elle salue les décisions d'entreprises privées de se retirer du pays.

Cette semaine, la haute commissaire a notamment pu rencontrer des défenseurs des droits humains birmans. «Ils demandent à la communauté internationale de ne pas les abandonner» et de rendre possible des poursuites contre les responsables des violations, dit-elle, dénonçant encore à nouveau l'"impunité» des militaires.

Elle appelle les gouvernements et les entreprises de les entendre. «Le moment est venu pour un effort urgent» pour rétablir les droits humains et les institutions, selon elle.

Appel chinois

Le soir même à l'issue d'une réunion du Conseil de sécurité à huis clos de deux heures, l'ambassadeur chinois à l'ONU a exhorté Rangoun à calmer le jeu. Il faut éviter «davantage de violences» et «une guerre civile» en Birmanie, a dit Zhang Jun quelques médias dont l'AFP, alors que la nouvelle émissaire onusienne a dit espérer bientôt aller dans le pays.

A la question de savoir si la nouvelle émissaire de l'ONU, la Singapourienne Noeleen Heyzer, se rendrait bientôt en Birmanie, le diplomate chinois a indiqué qu'elle en avait fait la demande à la junte.

«Nous devons lui donner plus de temps. Elle parle à toutes les parties concernées. Elle a également demandé cela», une visite en Birmanie, et «il y a de l'espoir qu'elle puisse l'obtenir», a-t-il précisé.

L'ambassadeur adjoint du Royaume-Uni, James Kariuki, qui avait demandé la réunion du Conseil de sécurité, a confirmé une volonté de l'émissaire de l'ONU d'aller bientôt en Birmanie, sous le contrôle total des militaires depuis le coup d'Etat du 1er février 2021.

Milliers de détenus

Depuis un an, au moins 1500 personnes ont été tuées dans la répression des manifestations. Mais ce chiffre ne prend pas en considération les victimes des violences armées dans le pays qui se sont intensifiées après le coup d'Etat. Des maisons ont été brûlées, des personnes ont été exécutées et de nombreuses arrestations ont été menées.

Le Haut-Commissariat a documenté des violations des droits humains chaque jour, dont la plupart ont été perpétrées par les forces de sécurité. Près de 12'000 personnes ont été détenues arbitrairement. Parmi elles, près de 8800 restent en détention. Au moins 290 personnes sont décédées en prison, dont de nombreuses en raison de torture.

L'économie est au bord de l'effondrement et la situation s'est détériorée avec la pandémie. Selon des estimations, la moitié de la population pourrait faire face à de la pauvreté.

sn, ats