Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sanchez a annoncé dimanche l'instauration d'un état d'urgence sanitaire pour une durée de six mois sur tout le territoire. Il s'accompagnera d'un couvre-feu dans tout le pays à l'exception des îles Canaries.
«La situation que nous traversons est extrême», a déclaré M. Sanchez dans une allocution télévisée à l'issue d'un Conseil des ministres extraordinaire. L'Espagne a franchi cette semaine le cap du million de cas de Covid-19 et est confrontée à une recrudescence en apparence incontrôlable de la pandémie.
Dans ce contexte, «l'état d'alerte» (équivalent de l'état d'urgence sanitaire) constitue «la mesure la plus efficace pour infléchir la courbe des contagions», a-t-il poursuivi. Il a confirmé que l'état d'alerte aurait initialement une durée de 15 jours, comme le prévoit la Constitution, et qu'il demanderait ensuite aux Cortes (Chambre des députés) «de le prolonger jusqu'à début mai», mentionnant la date du 9 mai, soit pour six mois.
Concernant le couvre-feu, le chef du gouvernement espagnol a indiqué qu'il durerait en principe de 23h00 à 06h00, avec la possibilité pour les régions d'avancer ou de retarder d'une heure son début, en fonction des caractéristiques locales.
Les personnes allant travailler ou nécessitant des soins ou des médicaments ne seront pas soumises à l'interdiction de se déplacer pendant le couvre-feu. Seul l'archipel des Canaries, au large des côtes nord-ouest de l'Afrique, n'y sera pas soumis, en raison de la faible incidence du nouveau coronavirus.
Le but de cet état d'urgence sanitaire est de fournir le cadre juridique permettant d'éviter que les mesures de restriction des libertés prises pour lutter contre le Covid-19 – à commencer par le couvre-feu – soit annulées par les tribunaux. Cela s'est produit il y a quelques jours au pays basque.
Différent du printemps
Il s'agira du deuxième état d'urgence sanitaire au niveau national en Espagne depuis le début de la pandémie de Covid-19. Le premier, destiné à contenir la première vague, a duré du 15 mars au 21 juin.
Le Premier ministre a toutefois souligné que ce nouvel état d'alerte était très différent de celui du printemps. Durant cette première phase, les Espagnols ont vécu dans un confinement à domicile quasi-total, l'un des plus stricts au monde.
M. Sanchez avait affirmé vendredi qu'il fallait «à tout prix» éviter un nouveau confinement en raison de son impact dramatique sur la vie sociale et économique. Aussi a-t-il exhorté ses compatriotes à réduire au strict minimum leurs sorties jusqu'à nouvel ordre, indépendamment du couvre-feu.
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