Extrême-droite allemande«Des serviteurs du Kremlin» - Ursula von der Leyen s’emporte
AFP
8.5.2024
La présidente de la Commission européenne a mis en garde mercredi contre l'extrême-droite allemande, l'accusant de faire de la «propagande pour Poutine» et de «l'espionnage pour la Russie», à un mois des élections européennes.
AFP
08.05.2024, 15:06
Gregoire Galley
Lors du congrès à Berlin des chrétiens-démocrates allemands (CDU, parti auquel elle appartient), Ursula von der Leyen a affirmé: «l'AfD (Alternative pour l'Allemagne, ndlr) pérore d'abord sur le peuple et la patrie, et ensuite elle les trahit en les livrant à des autocrates.» «Ils devraient avoir honte», a-t-elle dit.
Actuellement, les sondages créditent l'AfD de 15% des voix au scrutin européen de juin prochain, ce qui la place en deuxième position derrière les conservateurs (CDU et son parti frère bavarois CSU), actuellement dans l'opposition en Allemagne.
Créé en 2013, ce parti anti-euro et anti-immigration, crédité en février de 22% des voix, a vu sa popularité s'effriter après une succession de scandales qui touchent notamment la tête de liste de l'AfD aux européennes, Maximilian Krah.
Cet eurodéputé est d'une part visé par une enquête préliminaire du parquet de Dresde (est) pour soupçons de financement russe et chinois et d'autre part l'un de ses anciens collaborateurs au parlement européen est soupçonné d'espionnage au profit de la Chine.
«On ne peut ni faire un Etat, ni une Union européenne, avec des serviteurs du Kremlin, des détracteurs de la démocratie et des extrémistes», a encore dit Mme von der Leyen, qui brigue un deuxième mandat à la tête de l'exécutif européen.
Issue du PPE (droite), principal groupe au Parlement européen, Mme von der Leyen a exclu toute coopération, dans les intances européennes, avec le groupe auquel appartient l'AfD, Identité et Démocratie, -dans lequel se trouve aussi le Rassemblement national (RN) français-.
Mais elle laisse la porte ouverte à des alliances avec ECR, la famille politique dirigée par l'Italienne Giorgia Meloni, qui comprend aussi des formations d'extrême droite comme Vox en Espagne ou Reconquête d'Eric Zemmour en France.
«Cela dépendra de la composition du Parlement et de qui est dans quel groupe», avait déclaré fin avril la responsable allemande, suscitant l'indignation chez les sociaux-démocrates et les Verts.