France Une enquête pour tentative de viol contre un ministre ouverte

ATS

29.6.2022 - 20:59

Une enquête pour tentative de viol a été ouverte mardi après qu'une femme a déposé plainte contre le ministre des Solidarités Damien Abad, a indiqué mercredi le parquet de Paris, sollicité par l'AFP.

Le ministre conteste les accusations et a annoncé déposer une plainte en dénonciation calomnieuse. (archives)
Le ministre conteste les accusations et a annoncé déposer une plainte en dénonciation calomnieuse. (archives)
KEYSTONE

La plainte avait été déposée lundi par une femme qui l'accuse d'avoir tenté de la violer lors d'une fête organisée chez lui, à Paris, au premier semestre 2010.

Le témoignage de cette femme avait été publié par le site d'investigation Mediapart mi-juin sous le prénom d'emprunt de «Laëtitia».

Selon Mediapart, il s'agit d'une «élue centriste» qui était, au moment des faits qu'elle dénonce, présidente d'une fédération du mouvement de jeunesse du Nouveau centre, dont M. Abad, alors député européen, était le président national.

«Il ne voit pas de qui il s'agit», a déclaré mardi sur la chaine d'information BFMTV son avocat Me Benoît Chabert. «Les faits qui sont évoqués dans un article de presse sont faux et il les conteste de manière ferme», a-t-il souligné, affirmant que son client était «totalement innocent».

Lundi, le ministre avait à nouveau contesté les accusations et annoncé déposer une plainte en dénonciation calomnieuse.

«C'est une tentative d'intimidation des autres victimes», avait réagi auprès de l'AFP Me Raphaële Bialkiewicz, avocate de la plaignante, assurant que cette dernière était «sereine».

La troisième

Il s'agit de la troisième femme à accuser le ministre de violences sexuelles. Le 20 mai, au lendemain de sa nomination comme ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées, deux femmes, citées par le Mediapart, accusaient le nouveau ministre de les avoir violées en 2010 et 2011.

L'une d'elles avait déposé deux plaintes classées sans suite. Pour l'autre, un signalement avait été effectué par l'Observatoire des violences sexistes et sexuelles, mais le parquet de Paris avait fait savoir ne pas ouvrir d'enquête «en l'état», faute «d'élément permettant d'identifier la victime des faits dénoncés».

Tenant d'une droite se voulant populaire et sociale, M. Abad avait été en 2012 le premier élu handicapé à siéger à l'Assemblée nationale. Il est atteint d'une maladie rare, l'arthrogrypose, qui bloque ses articulations et réduit sa mobilité.

ATS