Afghanistan Il était impossible de quitter le pays sans «chaos», selon Biden

ATS

19.8.2021 - 06:24

Très critiqué depuis la prise de pouvoir des talibans en Afghanistan, Joe Biden a affirmé qu'il aurait été impossible de retirer les troupes américaines sans «chaos» dans le pays. Il a ajouté que les militaires pourraient, au besoin, rester à Kaboul après la fin août.

19.8.2021 - 06:24

Le président américain Joe Biden a admis rencontrer "davantage de difficultés" à évacuer les Afghans que les Américains (archives).
Le président américain Joe Biden a admis rencontrer "davantage de difficultés" à évacuer les Afghans que les Américains (archives).
ATS

Le président américain a d'autre part admis rencontrer, dans un extrait d'entretien diffusé mercredi par la chaîne ABC, «davantage de difficultés» à évacuer les Afghans que les Américains. Washington accuse les talibans de ne pas tenir leur promesse de laisser un libre accès à l'aéroport de Kaboul à tous ceux qui voudraient fuir.

Le président Joe Biden avait fixé la date-butoir du 31 août pour un retrait total d'Afghanistan. Il a cependant indiqué dans ce même entretien que les militaires pourraient, au besoin, rester à Kaboul au-delà de ce délai afin d'évacuer tous les Américains.

«S'il y a encore des citoyens américains, nous resterons pour les faire sortir», a-t-il ajouté, sans préciser les intentions américaines concernant les Afghans qui n'auraient pas réussi à gagner l'aéroport de Kaboul d'ici là.

«Aussi longtemps que possible»

De son côté, le chef du Pentagone Lloyd Austin a affirmé que les Etats-Unis évacueraient d'Afghanistan autant de candidats au départ que «possible». Il a aussi admis ne pas pouvoir garantir un accès sûr à l'aéroport encerclé par des postes de contrôle des talibans.

«Nous allons évacuer tous ceux que nous pouvons physiquement, possiblement évacuer et nous conduirons ces opérations aussi longtemps que possible», a déclaré le ministre américain de la Défense, qui s'exprimait publiquement pour la première fois depuis la chute du régime afghan.

Mais «nous n'avons pas les capacités de sortir (de l'aéroport) et d'aller chercher un grand nombre de personnes» dans Kaboul, a-t-il admis. «Nous ne pouvons pas nous permettre de ne pas défendre l'aéroport».

Passer le message

«Nous avons vu des informations rapportant que les talibans, contrairement à leurs déclarations publiques et à leurs engagements vis-à-vis de notre gouvernement, empêchent les Afghans qui souhaitent quitter le pays d'atteindre l'aéroport» de Kaboul, a déclaré Wendy Sherman, numéro deux de la diplomatie américaine.

Des diplomates américains en contact à Doha avec les talibans, ainsi que des responsables militaires américains, «font passer directement le message aux talibans que nous attendons d'eux qu'ils permettent à tous les citoyens américains, tous les ressortissants de pays tiers et tous les Afghans de partir s'ils le souhaitent, de façon sûre et sans être harcelés», a ajouté Mme Sherman.

Appel aux Américains

Les responsables américains à Kaboul ont souligné aux responsables talibans qui contrôlent l'accès à l'aéroport que «les gens qui tentent d'entrer dans l'aéroport et qui ont les bons documents doivent être autorisés à entrer dès maintenant», a ajouté M. Austin.

L'ambassade américaine à Kaboul, qui avait demandé dans un premier temps aux milliers de ressortissants américains pris au piège dans la capitale afghane de rester chez eux, les a appelés mardi à tenter de gagner l'aéroport par leurs propres moyens. Mercredi, elle les a prévenus que le gouvernement américain ne pouvait «pas assurer un passage sûr vers l'aéroport international Hamid Karzaï».

ATS