Mobilisation La colère monte d'un cran contre le pass sanitaire en France

ATS

7.8.2021 - 22:13

De Toulon à Lille, la mobilisation contre l'extension du pass sanitaire dès lundi et la vaccination obligatoire pour les soignants a de nouveau progressé en France samedi. C'est le quatrième week-end consécutif de manifestations.

7.8.2021 - 22:13

Quelque 237'000 personnes, dont 17'000 à Paris, ont défilé samedi, un niveau jamais atteint depuis le début de la contestation, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur. C'est 33'000 de plus que samedi dernier. Et le nombre a plus que doublé en trois semaines, en plein coeur de l'été, par rapport aux 114'000 manifestants recensés par les autorités le 17 juillet, lors du premier week-end d'actions.

Peu d'incidents ont été constatés, avec seulement 35 interpellations et sept blessés légers parmi les forces de l'ordre, sur un total de 198 actions. A 20h00, huit personnes avaient été placées en garde à vue à Paris, dont un mineur, selon le parquet.

Pompiers en tenue, soignants en blouse, «gilets jaunes» ou électeurs d'extrême droite... C'est une foule très hétérogène qui a défilé tout l'après-midi. Les cortèges mêlaient anti-vaccins et pro-vaccins opposés à l'extension du pass. Certains battaient le pavé avec leurs enfants et, parfois, pour la toute première fois.

Forte affluence dans le sud

Comme la semaine dernière, l'affluence était plus forte dans le Sud-Est, où au moins 47'000 personnes, selon la police, ont défilé. Ils étaient 19'000 à Toulon, près de 10'000 à Nice, 8000 à Montpellier, au moins 6000 à Marseille, selon les premiers chiffres de la police et des préfectures.

Ces rassemblements ont eu lieu au lendemain d'un nouvel appel pressant lancé par Emmanuel Macron aux Français – «Faites-vous vacciner», répété trois fois. 66% de la population a reçu au moins une dose de vaccin.



Les autorités font valoir que le nombre des hospitalisations en soins critiques continue d'augmenter et que les décès quotidiens liés au Covid-19 dans les hôpitaux repartent à la hausse. La situation se dégrade en particulier dans les Antilles, et notamment en Guadeloupe, confinée depuis mercredi.

Slogans anti-Macron

«Macron, ton pass, on n'en veut pas», «Macron, ta gueule, on n'en veut plus» : des slogans hostiles au président ont notamment résonné dans un cortège parisien – 4500 manifestants, selon les autorités – dont de nombreux «gilets jaunes», très encadré par les gendarmes mobiles.

«Le problème avec le pass sanitaire, c'est qu'on nous force la main», a dit à l'AFP Alexandre Fourez, 34 ans, qui a déjà eu le Covid. Cet employé dans le marketing a «vraiment du mal à croire que son application va être provisoire».

A Paris, 11'000 manifestants ont participé à un autre rassemblement à l'appel de Florian Philippot, ancien numéro 2 du FN (devenu RN) et président des Patriotes, qui a appelé à «dégager intégralement» le gouvernement.

«Vexatoire et discriminatoire»

Une bonne part des manifestants contestent l'imposition du pass, une «obligation vaccinale déguisée», selon eux. Ils jugent la contrainte disproportionnée et s'inquiètent notamment qu'un employeur puisse suspendre le contrat de travail d'un employé dépourvu de pass en règle.

À partir de lundi, il faudra présenter un certificat de vaccination, un test PCR négatif au Covid-19 ou un certificat de rétablissement de la maladie pour avoir accès aux cafés et aux restaurants, salles de spectacles ou salons professionnels, ou encore pour faire un long trajet à bord d'un avion, train ou autocar.

Une des manifestantes, Geneviève Zamponi, éducatrice spécialisée à la retraite et favorable à la vaccination, juge le pass «vexatoire et discriminatoire»: «Les 'prolos' peuvent prendre le métro ou le RER sans pass, mais ils n'auront pas le droit d'aller boire un café, c'est illogique», dit cette manifestante marseillaise.



Environ 3500 personnes selon les autorités, 5000 selon les organisateurs, ont manifesté à La Réunion, sous confinement partiel et couvre-feu strict depuis le 31 juillet.

ATS