Pandémie dans le monde La France attend de nouvelles mesures, le Yémen reçoit des vaccins

ATS

31.3.2021 - 15:58

La France est suspendue à une intervention télévisée de son président qui devrait annoncer mercredi soir un nouveau tour de vis contre la pandémie de Covid-19. Une décision qui serait à l'image de plusieurs autres pays d'Europe qui multiplient les restrictions.

La France est suspendue à une intervention télévisée de son président qui devrait annoncer mercredi soir un nouveau tour de vis contre la pandémie de Covid-19. (archives)
La France est suspendue à une intervention télévisée de son président qui devrait annoncer mercredi soir un nouveau tour de vis contre la pandémie de Covid-19. (archives)
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Keystone-SDA

Emmanuel Macron prendra la parole mercredi à 20H00 (18H00 GMT) pour faire part de ses arbitrages face à la troisième vague qui frappe de plein fouet son pays. Il s'exprimera après un Conseil de défense au cours duquel «des décisions ont été actées», selon le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.



La tendance est inquiétante en France, avec plus de 5000 patients en réanimation, au-delà du pic de la deuxième vague de novembre, mettant les hôpitaux sous très forte tension.

Cette allocution présidentielle est annonciatrice de mesures de grande ampleur, après un confinement hybride mis en place il y a 13 jours dans plusieurs régions françaises, dont celle de Paris.

Fermeture des écoles envisagée

Le chef de l'Etat est pressé par de nombreux médecins, mais aussi l'opposition, de mettre en place des dispositifs plus efficaces, voire un confinement strict. Une fermeture des écoles, que la maire de la capitale Anne Hidalgo a demandé mercredi pour sa ville, est notamment envisagée.

Face à la troisième vague, plusieurs pays en Europe continuent d'annoncer des mesures pour tenter de limiter la propagation du virus, en particulier concernant les voyages.



L'Allemagne va renforcer pour les «huit à 14 prochains jours» les contrôles autour de ses frontières terrestres, notamment avec la France, le Danemark et la Pologne.

L'Italie, dont l'essentiel du territoire est soumis à de sévères restrictions, va imposer un isolement de cinq jours aux voyageurs en provenance de l'UE.

La pandémie a fait plus de 2,8 millions de morts, selon un bilan établi mercredi par l'AFP.

Les campagnes de vaccination progressent peu à peu, et l'Allemagne a maintenu son objectif de vacciner sa population adulte «d'ici à la fin de l'été» malgré la limitation décidée mardi de l'usage de l'AstraZeneca, qui ne doit plus être injecté aux moins de 60 ans.

AstraZeneca: pas de facteur âge

L'Agence européenne des médicaments (EMA) a cependant affirmé mercredi que les experts enquêtant sur des liens présumés entre ce vaccin et l'apparition de caillots sanguins n'avaient pas trouvé de facteurs de risque spécifique, y compris l'âge, même si des études complémentaires sont en cours.

Les laboratoires Pfizer et BioNTech ont annoncé le même jour que leur vaccin était efficace à 100% chez les adolescents de 12 à 15 ans, selon les résultats d'un essai clinique. Ils espèrent que la vaccination de cette tranche d'âge débutera avant la prochaine rentrée scolaire.

Les experts de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ont, quant à eux, assuré que les vaccins des laboratoires chinois Sinopharm et Sinovac avaient montré qu'ils étaient sûrs et efficaces contre le Covid-19, mais des données supplémentaires sont nécessaires.

Plus de 580 millions de doses de vaccins contre le Covid ont été administrées dans le monde, selon un comptage de l'AFP mercredi à 13H00 GMT. Mais leur répartition reste très inégale sur la planète.

Premiers vaccins au Yémen

Le Yémen en guerre a reçu un premier lot de 360'000 doses d'AstraZeneca par le biais du mécanisme Covax d'aide aux nations défavorisées, a annoncé mercredi l'agence des Nations unies pour l'enfance (Unicef).

Médecins sans frontières (MSF) avait lancé il y a quelques jours un cri d'alarme concernant la propagation rapide de la maladie dans ce pays, qui enregistre actuellement une centaine de nouveaux cas quotidiens, bien plus qu'au début de la crise.

L'Australie est, de son côté, très en retard sur ses objectifs de vaccination, a reconnu mercredi le Premier ministre Scott Morrison, attribuant en partie cette déconvenue à des restrictions à l'exportation de vaccins imposées par l'Union européenne.

Seules 670'000 doses y ont été administrées, alors que le gouvernement s'était fixé un objectif de quatre millions à la fin mars.

En Argentine, qui connaît une nette augmentation du nombre des cas à l'instar de ses voisins sud-américains, la campagne de vaccination avance également péniblement en raison de retards dans les livraisons.

Pic de contaminations à Gaza

Au Brésil, le deuxième pays le plus endeuillé avec 317.646 morts, la crise sanitaire a aussi fait monter en flèche le chômage et la pauvreté.

Les files d'attente aux points de distribution de nourriture ne cessent de s'allonger dans les grandes villes, comme à Sao Paulo et à Rio de Janeiro.

La situation épidémique inquiète également dans la bande de Gaza, qui a enregistré plus de 1000 nouveaux cas en 24 heures, l'un des bilans les plus élevés dans cette enclave palestinienne depuis le début de la pandémie.

Et en Chine, la ville de Ruili, à la frontière avec la Birmanie, a été placée en quarantaine après la détection de six cas de Covid-19. C'est la contagion la plus importante dont ont fait état les autorités en près de deux mois.

Les Etats-Unis et treize pays alliés ont exprimé mardi leurs «préoccupations» concernant le rapport des experts chinois et de l'OMS sur les origines du Covid, réclamant à la Chine de donner «pleinement accès» à ses données.

Le patron de l'Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a, pour sa part, demandé une enquête sur l'hypothèse d'une fuite du virus d'un laboratoire en Chine pour expliquer l'origine de la pandémie.

Les auteurs du rapport ont pourtant jugé ce scénario d'"extrêmement improbable».