Sous pression La politique migratoire de l'UE est ébranlée par la situation afghane

bs, ats

18.8.2021 - 11:00

Avec l'arrivée au pouvoir des talibans, de nombreuses personnes sont désormais susceptibles de fuir l'Afghanistan vers l'Europe. Cette nouvelle donne complique la tâche de l'Union européenne, qui tente avec les Etats membres de Schengen de reformer sa politique migratoire depuis 2015.

18.8.2021 - 11:00

Après la prise de pouvoir par les talibans, de nombreux Afghans vont à nouveau tenter de fuir vers l'Europe et demander l'asile. (archives)
Après la prise de pouvoir par les talibans, de nombreux Afghans vont à nouveau tenter de fuir vers l'Europe et demander l'asile. (archives)
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Des images télévisées impressionnantes ont déferlé sur l'Europe à la fin de l'été 2015. Des milliers de réfugiés syriens fuyant la guerre civile entrent sur le territoire européen. L'UE est submergée.

Pour éviter de telles situations à l'avenir, l'UE conclut avec la Turquie, en mars 2016, un pacte migratoire qui a été critiqué par de nombreuses organisations humanitaires. En outre, elle souhaite alléger le fardeau de la Grèce et de l'Italie à court terme. A cette fin, elle veut que les 120'000 réfugiés recueillis par les deux pays soient répartis de manière ponctuelle dans d'autres Etats de l'UE. Plus tard, ce nombre est porté à 160'000.

Désaccord

Si la majorité des pays de l'UE ainsi que la Suisse soutiennent cette solution, plusieurs pays d'Europe de l'Est la rejettent. En septembre 2015, toutefois, ces derniers sont mis en minorité par les autres membres de l'UE.

La Suisse, qui participe en partie à la politique d'asile de l'UE via l'accord de Dublin, accepte 1500 réfugiés à cette époque. En tant que pays non membre de l'UE, elle n'était pas obligée de le faire.

Absence de réforme

Afin d'être mieux préparé à long terme, la Commission européenne propose également une modification des règles de Dublin, selon lesquelles les réfugiés doivent demander l'asile dans le pays de l'UE où ils sont entrés pour la première fois. Un fardeau pour les pays méditerranéens.

Bruxelles souhaite introduire à la place un «mécanisme d'urgence permanent» pour la répartition des réfugiés, qui se déclencherait automatiquement en cas de crise. Les pays méditerranéens approuvent cette solution. Ceux qui avaient déjà rejeté la répartition s'y opposent. De nombreux autres Etats membres se montrent peu enthousiastes.

Depuis, les fronts se sont durcis à tel point que les Etats de l'UE n'ont toujours pas réussi à se mettre d'accord sur une réforme de la politique d'asile. Et ce, malgré les tentatives ultérieures d'accommoder la Hongrie et les autres Etats par des compromis.

Torts partagés

Mais les pays méditerranéens sont aussi en partie responsables de cet échec: ils ont insisté pour que tous les Etats de l'UE prennent en charge les réfugiés. Ils ont rejeté toutes alternatives, par exemple en fournissant des services supplémentaires à la frontière extérieure de l'UE.

Après la prise de pouvoir par les talibans, de nombreux Afghans vont à nouveau tenter de fuir vers l'Europe et demander l'asile. Et une fois de plus, la Grèce et l'Italie vont se retrouver sous pression.

bs, ats