Guerre en Ukraine La Russie a lancé une offensive terrestre dans la région de Kharkiv

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10.5.2024 - 16:58

La Russie a lancé vendredi une offensive terrestre dans la région de Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine, et tenté de «percer les lignes de défense», a annoncé le ministère de la Défense ukrainien. Kiev a affirmé que les combats se poursuivaient.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a fait état vendredi d'une "bataille féroce" actuellement en cours dans la région frontalière de Kharkiv, au nord-est de l'Ukraine. La Russie a lancé une offensive terrestre dans cette zone dans le but d'y créer une "zone tampon". (Photo d'illustration)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a fait état vendredi d'une "bataille féroce" actuellement en cours dans la région frontalière de Kharkiv, au nord-est de l'Ukraine. La Russie a lancé une offensive terrestre dans cette zone dans le but d'y créer une "zone tampon". (Photo d'illustration)
ATS

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Cette zone n'avait pas été la cible de telles attaques depuis le retrait des troupes du Kremlin de la quasi-totalité de la région de Kharkiv face une contre-offensive ukrainienne à l'automne 2022.

Si l'ampleur de cette nouvelle opération russe n'est pas encore claire, l'Ukraine redoutait depuis des semaines une attaque dans la région.

«Au cours de la dernière journée, l'ennemi a effectué des frappes aériennes dans le secteur de Vovtchansk», frontalier de la région russe de Belgorod, avec des bombes aériennes guidées, a indiqué le ministère de la Défense ukrainien. «Vers 05h00 du matin, l'ennemi a tenté de percer nos lignes de défense à l'aide de véhicules blindés», a ajouté cette même source, sans préciser la localisation exacte de cette attaque.

«Bataille féroce» en cours

Le ministère a assuré que ces assauts avaient été «repoussés» mais que des «combats de diverses intensités» se poursuivaient et que des unités de réserve avaient été déployées pour «renforcer la défense» de la zone. Selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky, une «bataille féroce» est toujours en cours.

«La Russie a lancé une nouvelle vague d'actions de contre-offensive dans cette direction», a-t-il dit en milieu de journée lors d'une conférence de presse, tout en assurant que son état-major «le savait» et avait «répondu à l'ennemi par le feu».

Le gouverneur local, Oleg Synegoubov, a maintenu que «toutes les actions offensives» avaient été repoussées et qu'il n'y avait «pas de perte de territoire». Il a néanmoins affirmé, lors d'une interview diffusée à la télévision nationale, que des «combats actifs» avaient lieu à «1 ou 2 kilomètres» de la frontière russe.

Un civil a été tué et cinq autre blessés à Vovtchansk lors de frappes pendant la matinée, avait-il affirmé plus tôt sur Telegram, ajoutant qu'un autre civil avait été tué lors d'une frappe dans la localité de Tcherkaski Tychky, au nord de Kharkiv.

Créer une «zone tampon»

Située au nord-est de l'Ukraine, la région, dont la capitale est Kharkiv, la deuxième ville du pays, reste un objectif majeur pour le Kremlin.

Les forces de Moscou «se sont enfoncées d'un kilomètre dans le territoire ukrainien» et essaient d'avancer jusqu'à «dix kilomètres», a déclaré vendredi une source haut placée dans le commandement militaire ukrainien. La Russie cherche à créer une «zone tampon» pour empêcher l'Ukraine de frapper la région russe de Belgorod, très régulièrement ciblée, a-t-elle ajouté.

La région de Kharkiv a été, ces derniers mois, très souvent bombardée, en particulier ses infrastructures énergétiques, et l'Ukraine s'inquiète depuis plusieurs semaines d'une potentielle nouvelle offensive russe dans la zone.

Des évacuations de civils ont été ordonnées autour de Vovtchansk, a précisé un responsable local. «La ville (de Vovtchansk) est actuellement sous des bombardements massifs. Les résidents n'avaient pas vu de telles frappes auparavant», a-t-il affirmé au média ukrainien Hromadske Radio. Selon lui, les tirs se sont intensifiés depuis 03h00 du matin dans cette cité qui compte 3000 habitants.

«Déstabiliser» la frontière

La chaîne militaire ukrainienne DeepState affirme sur Telegram que l'ennemi a «activé» les opérations dans la zone et essaye d'entrer dans les localités frontalières de Striletcha, Krasne, Pylna, Borysivka, Gatychtché et Pletenivka. «Les ressources mobilisées par l'ennemi ne permettent pas pour le moment une pénétration profonde», a assuré cette source, en estimant que l'opération visait à «déstabiliser» la frontière.

Selon la chaîne Telegram Rybar, proche de l'armée de Moscou, des unités russes stationnées dans leur pays ont effectué des frappes pour «réduire les capacités de défense» ukrainiennes et des groupes de combat «avancés» ont commencé à «nettoyer» la zone.

Les experts de Rybar estiment que la zone de combat a été «étendue dans une profondeur de deux à trois kilomètres dans certains endroits» et qu'il ne s'agit pas, pour l'heure, d'une offensive à grande échelle, mais plutôt d'une «opération de reconnaissance menée avec succès».

De manière générale, l'armée ukrainienne est à la peine sur le front, affaiblie par un manque de recrues et les retards de livraison d'aide occidentale, qui ont notamment vidé ses stocks de munitions. Washington a validé, fin avril, une enveloppe de 61 milliards de dollars d'aide, au grand soulagement de Kiev, mais il faudra attendre quelque temps pour que cette assistance se matérialise sur le champ de bataille.

En face, les forces russes ont revendiqué des gains territoriaux limités, principalement dans l'est, au prix de lourdes pertes humaines, mais sans toutefois réussir de véritables percées. La Russie, qui bénéficie de plus d'hommes, d'armements et d'une industrie de défense plus puissante, a repris l'initiative après l'échec de l'offensive ukrainienne l'été 2023.