Coronavirus Le variant indien a été détecté dans «au moins 17 pays»

dv

28.4.2021 - 08:49

28.4.2021 - 08:49

Le variant dit indien du coronavirus, soupçonné d'avoir plongé l'Inde dans une crise sanitaire majeure, a été détecté dans «au moins 17 pays», a annoncé mardi l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

L'Inde, quatrième pays le plus endeuillé (derrière les Etats-Unis, le Brésil et le Mexique), a dépassé mercredi les 200'000 morts avec plus de 3000 décès signalés en 24 heures pour la première fois, selon les données officielles.
L'Inde, quatrième pays le plus endeuillé (derrière les Etats-Unis, le Brésil et le Mexique), a dépassé mercredi les 200'000 morts avec plus de 3000 décès signalés en 24 heures pour la première fois, selon les données officielles.
KEYSTONE

Selon l'OMS, le variant B.1.617, plus communément appelé variant indien du fait de sa première occurrence en Inde, a été détecté dans plus de 1200 séquences de génome, dans «au moins 17 pays».

«La plupart des séquences téléchargées sur la base de données GISAID viennent d'Inde, du Royaume-Uni, des Etats-Unis et de Singapour», a déclaré l'OMS dans son compte-rendu hebdomadaire sur la pandémie. Ces derniers jours, le variant a aussi été signalé dans plusieurs pays européens (Belgique, Suisse, Grèce, Italie).

La modélisation préliminaire de l'OMS basée sur les séquences soumises au GISAID indique que «le B.1.617 a un taux de croissance plus élevé que les autres variants en circulation en Inde, ce qui suggère une plus grande contagiosité».

L'OMS a récemment classifié ce variant comme un «variant d'intérêt» et non pas «un variant préoccupant». Or, cette dernière appellation indiquerait que ce variant est plus dangereux (plus grande contagiosité, plus mortelle et capable d'échapper aux immunisations vaccinales).

Recherches complémentaires

Dans le monde entier, le variant «indien» suscite encore des interrogations. Selon l'OMS, on ne sait pas encore si «les rapports faisant état d'une mortalité élevée sont dus à la gravité accrue du variant, à la mise à rude épreuve des capacités du système de santé en raison de l'augmentation rapide du nombre de cas, ou aux deux». En outre, «d'autres conduites» peuvent aussi être à l'origine de la recrudescence des cas en Inde, selon l'OMS, comme le non-respect des restrictions sanitaires et les rassemblements de masse.

L'Organisation souligne aussi que d'autres variants actuellement en circulation présentent également une grande contagiosité, mais que la combinaison de ces deux facteurs «pouvait jouer un rôle dans la résurgence des cas» en Inde.

«Des recherches supplémentaires» notamment sur la contagiosité, la sévérité et le risque d'une réinfection du variant indien «sont (...) urgemment nécessaires» pour comprendre le rôle qu'il joue dans la crise sanitaire en Inde.

Plus de 200'000 morts

L'Inde, quatrième pays le plus endeuillé (derrière les Etats-Unis, le Brésil et le Mexique), a dépassé mercredi les 200'000 morts avec plus de 3000 décès signalés en 24 heures pour la première fois, selon les données officielles. La seconde nation la plus peuplée de la planète après la Chine a encore connu mardi un nouveau total impressionnant d'infections (350'000) pour une journée.



La première cargaison d'aide médicale britannique, contenant notamment 100 ventilateurs et 95 concentrateurs d'oxygène, a atterri mardi à Delhi. La France, le Canada, les Etats-Unis ou encore l'Allemagne ont annoncé qu'ils apporteraient également de l'aide à l'Inde.



Les coupures aériennes avec l'Inde se multiplient. L'Australie a décidé mardi de suspendre jusqu'au 15 mai les vols en provenance d'Inde. Le Canada, les Emirats arabes unis, le Royaume-Uni et la Nouvelle-Zélande ont déjà suspendu ou restreint leurs vols.

La Belgique a annoncé la fermeture de ses frontières à l'Inde mais aussi au Brésil et à l'Afrique du Sud, où sévissent deux autres variants. L'Islande a pour sa part interdit l'entrée aux voyageurs de seize pays considérés comme des zones «à haut risque», comme la France.

La présence du variant indien inquiète en Europe au moment où le Vieux Continent respire un peu mieux au bout de longs mois de restrictions. Mercredi, c'est au tour des Pays-Bas de lever son couvre-feu et d'autoriser la réouverture des terrasses.

dv