Brexit Les 27 d'accord pour un report du Brexit

ATS

23.10.2019 - 20:47

Malgré l'accord trouvé avec Londres, les 27 se retrouvent face au dilemme d'un report du Brexit au-delà de la date prévue du 31 octobre (archives).
Malgré l'accord trouvé avec Londres, les 27 se retrouvent face au dilemme d'un report du Brexit au-delà de la date prévue du 31 octobre (archives).
Source: KEYSTONE/AP/JEAN-FRANCOIS BADIAS

Faut-il jouer les prolongations pendant trois mois? Les 27 de l'Union européenne sont d'accord sur le principe d'un report du Brexit au-delà du 31 octobre pour éviter un «no deal» mais débattent de sa durée.

Lors d'une réunion des ambassadeurs mercredi soir à Bruxelles, «tous sont tombés d'accord sur le besoin d'un report pour éviter un Brexit sans accord. La durée du report est toujours en discussion», a indiqué une source européenne.

Le président du Conseil européen Donald Tusk a poursuivi ses discussions mercredi avec les chefs d'Etat et de gouvernement. La veille, il avait recommandé aux Etats membres de l'UE d'accepter un troisième report, que Boris Johnson a été contraint par une loi de demander jusqu'au 31 janvier 2020 tout en s'y disant hostile.

Double vote du Parlement

Le président du Conseil a défendu cette option dans la foulée d'un double vote du Parlement britannique qui a, tout en acceptant le principe du nouvel accord de Brexit, rejeté le calendrier imposé par Boris Johnson pour l'adopter.

Selon l'un des participants à la réunion de mercredi, les diplomates sont plutôt favorables à une telle prolongation jusqu'à fin janvier. Cette option est soutenue notamment par l'Allemagne et par l'Irlande, pays qui est en première ligne en cas de divorce sans accord.

Le Premier ministre irlandais Leo Varadkar, de concert avec Donald Tusk, a «souligné qu'il serait toujours possible pour le Royaume-Uni de sortir (de l'UE) avant le 31 janvier 2020 si l'accord de retrait était ratifié avant cette date», selon un communiqué de Dublin.

Du côté de Paris, la secrétaire d'Etat aux Affaires européennes Amélie de Montchalin a estimé après le vote à Londres qu'une prolongation «purement technique de quelques jours» était envisageable. Elle a cependant refusé «une extension destinée à gagner du temps ou à rediscuter de l'accord».

Les ambassadeurs devraient se retrouver vendredi pour poursuivre les discussions. Donald Tusk a recommandé que la décision finale des dirigeants des Etats membres se fasse par le biais d'une «procédure écrite» plutôt que d'un nouveau sommet. Une option également privilégiée par les représentants des 27.

«Sortir de l'impasse»

Le Royaume-Uni s'est prononcé par referendum en juin 2016 pour une sortie de l'UE. Il devait initialement partir le 29 mars, une date déjà repoussée à deux reprises (12 avril, 31 octobre).

Face au double vote de la Chambre des communes, le Premier ministre britannique a annoncé qu'il suspendait l'examen de l'accord par le Parlement jusqu'à ce que l'Union européenne prenne une décision sur un report de la date du divorce. Si les 27 décident d'accorder à Londres un report de trois mois, il pourrait tenter de déclencher des élections législatives anticipées. Un tel scrutin «semble être le seul moyen de sortir de l'impasse», a souligné sur la BBC le ministre de la Justice Robert Buckland.

«Notre position reste que nous ne devrions pas faire de report, que nous devrions quitter l'UE le 31 octobre», a martelé M. Johnson mardi devant le parlement. Le dirigeant conservateur a redit son hostilité à un report lors d'un coup de fil mercredi avec Donald Tusk.

Nouveau scrutin

Le Labour, principal parti d'opposition, a répété ces dernières semaines qu'il soutiendrait l'organisation d'un scrutin dès que le risque d'une sortie sans accord serait écarté. Les derniers sondages donnent aux conservateurs dix points d'avance devant les travaillistes (35% contre 25%).

Si cette tendance se confirmait dans les urnes, les conservateurs auraient une majorité de 20 sièges, a expliqué le spécialiste des sondages John Curtice sur la BBC. Boris Johnson a perdu sa majorité depuis le mois de septembre.

L'accord trouvé jeudi entre Londres et Bruxelles règle les conditions du divorce après 46 ans de vie commune et permet une sortie négociée assortie d'une période de transition courant au moins jusqu'à fin 2020.

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