Sommet européen à Bruxelles Le conflit Israël-Hamas, «un sujet qui divise» les dirigeants européens

ATS

26.10.2023 - 20:34

Les dirigeants européens, réunis en sommet à Bruxelles, peinaient jeudi à trouver une expression commune au sujet du conflit Israël-Hamas. Certains insistaient sur le droit de l'Etat hébreu à se défendre et d'autres sur le besoin d'aide humanitaire à Gaza.

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban (à gauche), se dit «très favorable au droit d'Israël à se défendre».
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban (à gauche), se dit «très favorable au droit d'Israël à se défendre».
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Cette guerre mobilise l'attention des Européens au moment même où le doute grandit sur la capacité de l'Occident à continuer de soutenir l'Ukraine contre la Russie, dans un autre conflit majeur qui fait rage aux portes du bloc.

«La façon de réagir à l'attaque terroriste du Hamas contre Israël est un sujet qui divise. Les opinions divergent les unes des autres», a souligné à son arrivée le Premier ministre hongrois Viktor Orban, se disant «très favorable au droit d'Israël à se défendre».

Le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez a réaffirmé son soutien à «un cessez-le-feu à des fins humanitaires (...) pour acheminer toute l'aide dont les Palestiniens ont besoin». «La souffrance que nous voyons à Gaza est inacceptable», a-t-il insisté.

Deux blocs

Sur le Proche-Orient, les Vingt-Sept sont traditionnellement divisés entre Etats insistant sur la nécessaire solidarité envers les civils Palestiniens, comme l'Irlande et l'Espagne, et les plus fervents défenseurs d'Israël, comme l'Allemagne, l'Autriche et la Hongrie.

Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE sont arrivés à Bruxelles en début d'après-midi, alors qu'Israël a annoncé être entré pendant quelques heures avec des chars dans la bande de Gaza pour «préparer le champ de bataille» d'une offensive terrestre.

Le chancelier allemand Olaf Scholz a affiché un soutien sans réserve à cette opération.

«Israël est un état démocratique avec des principes très humanitaires qui le guident et on peut donc être sûr que l'armée israélienne respectera les règles du droit international dans ce qu'elle fait. Je n'ai aucun doute à ce sujet», a-t-il dit.

«Pause» ou «pauses»

Après des jours de négociations, le dernier projet de déclaration du sommet appelle «à des couloirs et des pauses humanitaires» pour pouvoir acheminer de l'aide aux populations civiles dans la bande de Gaza. La version précédente évoquait «une pause humanitaire», au singulier.

Cette déclaration, qui peut encore faire l'objet de changements au moment de la réunion, ne reprend pas la demande des Nations unies d'un «cessez-le-feu». L'Allemagne défend la mise en place de «fenêtres humanitaires», au pluriel, estimant qu'une pause pourrait remettre en cause le droit à l'autodéfense d'Israël.

Les Vingt-Sept ont tous fermement condamné l'attaque sans précédent lancée le 7 octobre par le Hamas, qui a fait selon Israël au moins 1400 morts et plus de 220 otages, dont quatre ont été relâchés depuis vendredi soir.

Ukraine éclipsée

Mais le consensus est moins fort sur la question d'un arrêt des bombardements menés en représailles par Israël sur la bande de Gaza, qui ont tué plus de 6500 personnes, selon le ministère de la santé du Hamas qui contrôle ce territoire palestinien.

Cette guerre au Proche-Orient a aussi suscité la crainte chez certains de voir éclipser celle que mène la Russie contre l'Ukraine depuis 20 mois.

Et ce, au moment où la crise au Congrès américain a soulevé des questions sur la pérennité de l'aide militaire américaine à Kiev.

Olaf Scholz a promis mardi que «ce soutien ne sera en aucun cas affecté par le fait que, depuis les horribles heures du matin du 7 octobre, nous sommes tournés vers Israël et le Moyen-Orient avec la plus grande compassion et la plus grande inquiétude».

L'Ukraine veut adhérer

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a réitéré son souhait de voir son pays adhérer à l'UE dès que possible, espérant obtenir le lancement des négociations d'adhésion lors du prochain sommet européen mi-décembre.

Cette question doit être envisagée «sous l'angle de la sécurité», a-t-il plaidé jeudi auprès des dirigeants européens qu'il a rejoint par visioconférence.

«La Russie ne se bat pas aujourd'hui pour rester à Marioupol ou en Crimée, mais pour pouvoir venir à Tartu (en Estonie) ou à Gdansk (Pologne)», a-t-il lancé.

«La Russie tente de modifier les frontières de l'Ukraine, non seulement pour s'emparer de l'une ou l'autre de nos régions, mais aussi pour modifier toutes les frontières qui ne lui plaisent pas», a-t-il encore affirmé.

Volodymyr Zelensky a assuré que son pays faisait tous les efforts nécessaires pour respecter les critères européens. «Nous comptons sur votre unité en réponse – la décision d'entamer les négociations sur l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne».