France Les blouses blanches dans la rue en France

ATS

14.11.2019 - 21:49

Les personnels des hôpitaux ont manifesté jeudi par milliers un peu partout en France pour réclamer davantage de moyens et d'effectifs. Emmanuel Macron a promis de répondre à cette «alarme» par des «décisions fortes» la semaine prochaine.

«Nous devons (...) assumer d'investir plus fortement que nous avions envisagé de le faire», a affirmé le chef de l'Etat, assurant avoir «entendu la colère et l'indignation» du personnel soignant, lors d'un déplacement à Epernay, près de Reims.

Un plan «conséquent» et des «décisions fortes» doivent être annoncés mercredi par le Premier ministre Edouard Philippe, qui en détaillera «le montant, l'ampleur, les modalités techniques et le calendrier», a précisé M. Macron au moment où des milliers de médecins, aides-soignants, infirmiers, doyens et étudiants défilaient en France.

«Patients en danger»

Cet appel à une «grande manifestation», lancé par le nouveau collectif Inter-Hôpitaux, a fait le plein de soutiens. A commencer par le collectif Inter-Urgences, à l'origine d'un mouvement social inédit, débuté en mars à Paris et qui s'est étendu à tout le pays, avec encore 268 établissements touchés en début de semaine.

Augmentation des salaires, hausse des effectifs, réouverture des lits supprimés... Les revendications n'ont pas changé, visibles jeudi sur des pancartes comme «Sauvons notre hôpital, donnez-nous les moyens», «Soignant épuisé, patient en danger», «Je fais pas d'argent je soigne les gens»...

Les manifestants étaient 10'000 à Paris, selon les organisateurs, mais aussi plusieurs centaines à Lyon, 300 à Toulouse ou Bordeaux, 220 à Lille, une centaine à Marseille, 150 à Besançon, d'après des journalistes de l'AFP.

Arbitrages difficiles

La ministre de la santé Agnès Buzyn avait promis fin octobre un «plan de soutien» devant mettre l'accent sur «un meilleur investissement courant» et «la revalorisation des salaires, notamment en début de carrière». Mais elle a déjà échoué par deux fois à sortir de ce conflit: ni la prime mensuelle de 100 euros versée depuis juillet, ni le plan de «refondation» annoncé en septembre n'ont suffi à apaiser les tensions.

Ces derniers jours, le ministère de l'Economie a fait savoir qu'une reprise, même partielle, de la dette colossale des hôpitaux publics (30 milliards d'euros) n'était «pas une option envisagée». Et si Bruno Le Maire a reconnu qu'il fallait «répondre» à la «souffrance» des personnels, il a prévenu que «si l'on dépens(ait) de l'argent pour l'hôpital», il faudrait «trouv(er) des économies en face».

L'exécutif dispose cependant d'autres leviers, en particulier la hausse des dépense de santé, pour l'heure limitée à 2,1% à l'hôpital, quand les grévistes réclament le double. «Des discussions sont en cours» sur le sujet, mais «elles nécessitent des arbitrages difficiles», a reconnu Mme Buzyn.

Mais, en plein examen du budget 2020 de la Sécu au Sénat, les déclarations du chef de l'Etat ont été vécues comme une preuve de son «mépris» pour le Parlement. Droite et gauche ont répliqué en mettant brutalement fin aux débats en séance et voté le rejet du texte à une large majorité.

Les images du jour

Retour à la page d'accueil

ATS