"Un cauchemar"Petite ville suédoise sous le choc après l'attaque à l'arme blanche
4.3.2021
Une petite ville sans histoires dans le sud de la Suède était "sous le choc" jeudi après une grave attaque à l'arme blanche. Celle-ci a été commise par un Afghan de 22 ans, arrivé il y a trois ans dans le pays nordique.
A Vetlanda (13'000 habitants), la police l'a blessé par balle et interpellé mercredi après-midi après une équipée sanglante dans le centre-ville qui s'est soldée par sept blessés, dont cinq grièvement.
A ce stade, le parquet a annoncé demander son placement en détention provisoire pour "tentatives de meurtre", sans volet antiterroriste, mais la police continue à explorer de "possibles motivations terroristes", ont annoncé les autorités jeudi après-midi.
Commune "sous le choc"
"Nous sommes une commune sous le choc. Et avec ce qui nous revient du monde extérieur, on se rend compte qu'en dehors même de la ville, c'est tout le pays qui est sous le choc", a expliqué le maire de la ville, Henrik Tvarnö, lors d'une conférence de presse. "Il y a tellement de questions dont on cherche les réponses: Qu'est-ce qui s'est passé? Qu'est-ce qui se cache derrière tout ça? C'est un cauchemar".
Dans les rues du centre-ville, théâtre du drame la veille, quelques policiers patrouillaient jeudi, ont constaté des journalistes de l'AFP sur place. Un bouquet de roses rouges et des bougies ont été placés près des lieux d'une des agressions.
"C'est une petite ville ici et nous n'avons jamais connu ça auparavant, je trouve ça assez choquant de ne jamais savoir ce qui peut se passer", explique Ulrika Lovfors, une employée municipale de 54 ans. Beaucoup d'interrogations demeurent, notamment sur les motivations de l'auteur présumé.
Identité confirmée
La police a confirmé jeudi qu'il s'agissait d'un Afghan de 22 ans qui habite à Vetlanda, où son domicile a été perquisitionné cette nuit. Selon les médias locaux, il est en attente d'un permis de séjour après être entré en 2018 en Suède, où plusieurs milliers de mineurs isolés afghans sont arrivés ces dernières années, le plus souvent d'Iran.
"La peur et l'effroi ne doivent jamais être autorisés à devenir une part de notre quotidien", a déclaré le Premier ministre Stefan Löfven lors d'une conférence de presse. "Toute attaque contre des innocents fera face à toutes les forces de la Suède".
Le parquet a demandé jeudi la mise en examen et le placement en détention provisoire du suspect, qui doit être décidé lors d'une audience vendredi matin.
Le motif de poursuite reste de sept "tentatives de meurtre" car la division du parquet chargée de l'antiterrorisme "n'a pas jugé nécessaire de prendre l'enquête à ce stade", a expliqué le procureur Adam Rullman à l'AFP.
Trop tôt pour les motifs
"Il est trop tôt pour confirmer ou écarter des motifs" de poursuite, a toutefois souligné le procureur. "La priorité est d'enquêter sur ce qui s'est passé".
L'auteur présumé a été brièvement entendu à l'hôpital où il est soigné et où son statut de suspect lui a été notifié, selon le procureur.
Selon le récit de la police, l'attaque s'est produite vers 15h00 dans cinq lieux distincts du centre-ville, distants de quelques centaines de mètres, aux abords de la gare notamment.
Sept personnes ont été blessées dans l'attaque, selon un nouveau bilan revu à la baisse jeudi. Trois d'entre elles, qui souffraient de blessures engageant leur pronostic vital, sont désormais dans un état stable. Deux autres personnes souffrent de blessures considérées comme graves.