Plus de 100 morts, des milliers de blessés et de nombreux disparus: les Libanais restent abasourdis mercredi au lendemain des énormes explosions causées par des tonnes de nitrate d'ammonium stockées au port de Beyrouth, qui ont dévasté des quartiers entiers.
«La situation est apocalyptique, Beyrouth n'a jamais connu ça de son histoire», a lancé le gouverneur de Beyrouth, Marwan Abboud, qui avait éclaté en sanglots mardi devant les caméras dans le port dévasté. Jusqu'à 300'000 personnes sont sans domicile, a-t-il dit.
Selon un dernier bilan provisoire du ministre de la santé Hamad Hassan, au moins 113 personnes ont été tuées et plus de 4000 blessées. «Il y a certainement encore (des victimes) sous les décombres et nous recevons des dizaines d'appels pour des disparus», a-t-il dit à des journalistes en marge d'une réunion du gouvernement.
Lors de sa visite dans le quartier de Gemmayzé, Emmanuel Macron a serré la main à plusieurs personnes et a même pris dans ses bras une jeune femme.
Deux puissantes explosions successives ont secoué Beyrouth.
Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux ont montré une première explosion suivie d'une autre qui provoque le gigantesque nuage de fumée à Beyrouth.
Le secteur du port de Beyrouth a été bouclé par les forces de sécurité, qui ne laissent passer que la défense civile, les ambulances aux sirènes hurlantes et pompiers.
Plusieurs heures après le drame, des hélicoptères continuaient de déverser des trombes d'eau pour tenter d'éteindre les flammes.
Les immeubles ont tremblé et les vitres ont été brisées à des kilomètres à la ronde.
Scènes d'apocalypse à Beyrouth
Lors de sa visite dans le quartier de Gemmayzé, Emmanuel Macron a serré la main à plusieurs personnes et a même pris dans ses bras une jeune femme.
Deux puissantes explosions successives ont secoué Beyrouth.
Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux ont montré une première explosion suivie d'une autre qui provoque le gigantesque nuage de fumée à Beyrouth.
Le secteur du port de Beyrouth a été bouclé par les forces de sécurité, qui ne laissent passer que la défense civile, les ambulances aux sirènes hurlantes et pompiers.
Plusieurs heures après le drame, des hélicoptères continuaient de déverser des trombes d'eau pour tenter d'éteindre les flammes.
Les immeubles ont tremblé et les vitres ont été brisées à des kilomètres à la ronde.
Etat d'urgence
L'état d'urgence a été décrété pendant deux semaines après la double explosion présentée comme accidentelle par les autorités. Le gouvernement cherche également à «assigner à domicile les responsables».
Au milieu des ruines, les secouristes ont poursuivi leurs recherches pour trouver d'éventuels survivants. Une centaine de pompiers spécialisés ont été dépêchés par l'Union européenne pour les aider.
D'après les autorités, quelque 2750 tonnes de nitrate d'ammonium, stockées «sans mesures de précaution» au port, sont à l'origine de la puissance des déflagrations, les pires vécues par la capitale libanaise, malgré son histoire tourmentée.
Le gouverneur de Beyrouth a estimé les dommages à plus de trois milliards de dollars.
Colère
Sur les réseaux sociaux, les appels de citoyens libanais se sont multipliés pour réclamer la démission de l'ensemble des dirigeants du pays, rendus responsables de cette tragédie, alors que la classe politique est accusée depuis longtemps de corruption et d'incompétence.
«Partez tous! (...) Vous êtes corrompus, négligents, destructeurs, immoraux. Vous êtes des lâches. C'est votre lâcheté et votre négligence qui ont tué les gens», a lancé un journaliste connu, Marcel Ghanem, dont l'émission télévisée jouit d'une grande audience. Le hashtag «Pendez-les» circule, lui, sur Twitter.
Ville «sinistrée»
Au port, quasi-détruit, les conteneurs ressemblent à des boîtes de conserve tordues, les voitures sont calcinées, le sol jonché de papiers provenant de bureaux soufflés par l'explosion. Les déflagrations ont soufflé les vitres des habitations dans la plupart des quartiers de Beyrouth et de sa banlieue.
La FAO craint à brève échéance un problème de disponibilité de farine pour le Liban, des silos de céréales installés près du port ayant été éventrés.
Trois jours de deuil national ont été décrétés. Les autorités ont proclamé Beyrouth «ville sinistrée» et appelé à l'aide. «Il est inadmissible qu'une cargaison de nitrate d'ammonium, estimée à 2750 tonnes, soit présente depuis six ans dans un entrepôt, sans mesures de précaution. C'est inacceptable et nous ne pouvons pas nous taire», a dit le Premier ministre Hassan Diab.
Aide internationale
Le nitrate d'ammonium, substance entrant dans la composition de certains engrais mais aussi d'explosifs, est utilisé comme base de nombreux engrais azotés. Il a causé plusieurs accidents industriels dont l'explosion de l'usine AZF à Toulouse en France en 2001 (31 morts, 8000 blessés).
Selon une source des services de sécurité, le nitrate d'ammonium avait été saisi sur un bateau il y a six ans et entreposé dans un hangar, «sans aucun suivi».
De nombreux pays ont proposé leur aide, notamment la France, dont le président Emmanuel Macron, sera au Liban jeudi, sa première visite comme chef d'Etat. Paris doit envoyer plusieurs tonnes de matériel sanitaire et un détachement de la sécurité civile au Liban. Les Etats-Unis ont aussi proposé leur aide, de même que des pays du Golfe. La Suisse enverra jeudi une dizaine d'experts.
Pour les Libanais, ces explosions sont la catastrophe de trop. Ce drame survient alors que le Liban connaît sa pire crise économique depuis des décennies, marquée par une dépréciation inédite de sa monnaie, une hyperinflation, des licenciements massifs et des restrictions bancaires drastiques
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