Présidentielle américaine Trump accusé de gestion «presque criminelle»

ATS

18.9.2020 - 05:08

A cause du coronavirus, CNN avait opté pour un format télévisé rare: les quelque 100 membres du public étaient venus en voiture jusque devant la scène installée sur un parking, rassemblés en mode «drive-in» pour respecter la distanciation physique.
A cause du coronavirus, CNN avait opté pour un format télévisé rare: les quelque 100 membres du public étaient venus en voiture jusque devant la scène installée sur un parking, rassemblés en mode «drive-in» pour respecter la distanciation physique.
Source: KEYSTONE/AP/Carolyn Kaster

C'est devant un public rassemblé en mode «drive-in» que le candidat démocrate à la Maison-Blanche, Joe Biden, a retrouvé jeudi les électeurs américains. Il a joué sur l'empathie et critiqué la gestion «presque criminelle» du coronavirus par le président Donald Trump.

«Ce président devrait démissionner», a lancé jeudi soir le démocrate à propos de son adversaire républicain qu'il défiera dans les urnes le 3 novembre. Déplorant sa gestion de la crise sanitaire qui a fait près de 200'000 morts aux Etats-Unis, l'ex-vice-président de Barack Obama a fait allusion aux propos du locataire de la Maison-Blanche, qui avait déclaré au journaliste Bob Woodward, avoir délibérément décidé de «minimiser» la pandémie.

«Il le savait et il n'a rien fait. C'est presque criminel», a accusé Joe Biden. A moins de 50 jours du scrutin, le candidat de 77 ans a choisi les alentours de sa ville natale de Scranton, dans l'Etat-clé de Pennsylvanie, pour son retour dans le ring électoral en affrontant directement, pour la première fois depuis sa victoire à la primaire, les questions des Américains.

C'était l'occasion pour lui de tester une nouvelle ligne d'attaque contre le milliardaire américain, en soulignant ses origines humbles dans cette ville ouvrière. Joe Biden mène de loin dans les sondages nationaux, mais l'écart est plus serré dans une demi-douzaine d'États pivots, qui font en réalité les élections américaines en basculant d'un parti à l'autre.

Trump ironise

Connu pour ses gaffes, le septuagénaire a été scruté pendant l'heure de cette curieuse émission. Il a évité les gros faux pas, adoptant un ton décidé, à la limite du surjoué parfois.

À cause de la pandémie, CNN avait opté pour un format télévisé rare: les quelque 100 membres du public étaient venus en voiture jusque devant la scène installée sur un parking pour Joe Biden, rassemblés en mode «drive-in» pour respecter la distanciation physique. La Pennsylvanie limite à 250 personnes tout rassemblement.

C'est aussi en Pennsylvanie que Donald Trump s'était prêté au même exercice mardi, sur la chaîne télévisée ABC. Il avait remporté cet Etat de peu en 2016 face à Hillary Clinton. Pendant 90 minutes en «prime time», il avait répondu aux questions parfois sans ménagement du public et du journaliste.

Dans un net contraste entre leurs candidatures, le président était aussi jeudi soir dans un Etat-clé, le Wisconsin, mais devant des centaines de partisans survoltés, rassemblés devant l'avion présidentiel Air Force One sur le tarmac de Mosinee.

«C'est la chose la plus bizarre que j'ai jamais vue»: très à l'aise sur les estrades, habitué des longues conférences de presse, l'ancienne star de téléréalité qui multiplie les réunions de campagne a, sur scène, ironisé sur l'émission de son rival. «On ne me pose pas des questions comme cela», a-t-il poursuivi en accusant le journaliste de CNN d'être trop indulgent.

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