Etats-Unis Trump invite des élues à quitter le pays

ATS

15.7.2019 - 20:25

Le président Donald Trump s'est de nouveau livré à une violente attaque contre quatre élues démocrates issues de minorités.
Le président Donald Trump s'est de nouveau livré à une violente attaque contre quatre élues démocrates issues de minorités.
Source: KEYSTONE/AP/ANDREW HARNIK

Le président Donald Trump s'est de nouveau livré lundi à une violente attaque contre quatre élues démocrates issues de minorités, en les accusant «d'aimer les ennemis» de l'Amérique. Il les a invitées à quitter les Etats-Unis si elles n'y étaient pas heureuses.

Depuis dimanche, le milliardaire républicain s'en est pris plusieurs fois à ces élues. Il a suscité un tollé notamment chez les démocrates qui ont dénoncé des propos «racistes» et «xénophobes».

Rare voix critique de ces propos dans le camp républicain, la sénatrice Susan Collins a appelé lundi le président à retirer le tweet dans lequel il disait que les élues devraient rentrer chez elles, en le qualifiant de «totalement déplacé».

«Vous pouvez partir»

Ce groupe de quatre personnes», «elles se plaignent constamment», a au contraire insisté M. Trump lundi à la Maison Blanche en référence à Alexandria Ocasio-Cortez de New York, Ilhan Omar du Minnesota, Ayanna Pressley du Massachusetts et Rashida Tlaib du Michigan.

«Ce sont des gens qui haïssent notre pays. Elles lui vouent une haine viscérale», a-t-il ajouté, en évoquant aussi «la haine qu'elles ont pour Israël et l'amour qu'elles ont pour des ennemis comme Al-Qaïda».

«Si vous n'êtes pas heureuses ici, vous pouvez partir», a-t-il lancé. Citant nommément Ilhan Omar, arrivée aux Etats-Unis après avoir fui la guerre en Somalie, il l'a notamment accusée de «haïr les juifs». Quant à Alexandria Ocasio-Cortez, il l'a accusée d'avoir empêché Amazon de s'installer à New York, et donc d'avoir coûté «des dizaines de milliers d'emplois» à l'Etat.

«Marque de fabrique des suprémacistes»

Donald Trump avait déjà appelé ce weekend ces élues démocrates à «retourner» dans leur pays d'origine -alors même que plusieurs de celles visées sont nées aux Etats-Unis. Le milliardaire républicain les a ensuite appelées ces dernières à demander pardon à l'Amérique pour leurs «propos horribles et répugnants».

Dans le camp démocrate, les tweets des dernières 48 heures ont suscité un véritable tollé. Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants, a vivement dénoncé des commentaires «xénophobes» visant à «diviser notre nation».

«Il est important de noter que les mots du président hier (dimanche), qui a dit à quatre élues américaines 'rentrez dans votre pays', sont la marque de fabrique des suprémacistes blancs», a souligné Alexandria Ocasio-Cortez. Cette élue était clairement visée par les tweets présidentiels.

«Trump entraîne sans complexe le parti républicain dans des positions ouvertement racistes, et cela devrait inquiéter tous les Américains», a ajouté l'élue née à New York.

«Calcul froid et cynique»

La stratégie politique du locataire de le Maison Blanche est claire: enfoncer des coins dans la famille démocrate, traversée de tensions. Le président américain fait clairement référence à quatre jeunes élues du Congrès qui se situent sur l'aile gauche du parti et dont les désaccords avec Nancy Pelosi alimentent régulièrement la chronique à Washington.

«Avec cette sortie délibérément raciste, Donald Trump cherche à rendre les personnes ciblées plus visibles, à pousser les démocrates à les défendre et à en faire des emblèmes du parti tout entier», souligne David Axelrod, ancien proche conseiller de Barack Obama. «C'est un calcul froid et cynique», ajoute-t-il.

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