La fusée Longue Marche-2C a décollé le 29 octobre 2018 de la base de lancement de Jiuquan (nord-ouest de la Chine), emportant à son bord avec à son bord le CFOSAT ("China-France Oceanography SATellite")
Le président français Emmanuel Macron et le président du Centre national d'études spatiale Jean-Yves Le Gall (à gauche) reçoivent une maquette du satellite lors d'une visite à Pékin le 10 janvier 2018.
Climat: lancement "historique" d'un satellite franco-chinois
La fusée Longue Marche-2C a décollé le 29 octobre 2018 de la base de lancement de Jiuquan (nord-ouest de la Chine), emportant à son bord avec à son bord le CFOSAT ("China-France Oceanography SATellite")
Le président français Emmanuel Macron et le président du Centre national d'études spatiale Jean-Yves Le Gall (à gauche) reçoivent une maquette du satellite lors d'une visite à Pékin le 10 janvier 2018.
"C'est historique": la Chine a lancé lundi pour la première fois un satellite construit en collaboration avec la France, un engin qui va scruter les océans dans le but de mieux prédire les effets du changement climatique.
Une fusée Longue Marche-2C a décollé à 08H43 (00H43 GMT) de la base de lancement de Jiuquan (nord-ouest), avec à son bord le CFOSAT ("China-France Oceanography SATellite"), a indiqué l'Administration d'Etat pour la science, la technologie et l'industrie de la défense nationale.
L'engin d'environ 650 kg sera chargé d'étudier le vent et les vagues à la surface des mers 24 heures sur 24, et ainsi d'améliorer les prévisions météorologiques marines.
Il servira également à prévoir avec davantage de précision les fortes tempêtes ou les cyclones. Et permettra aux climatologues de mieux comprendre les interactions entre les océans et l'atmosphère, celles-ci jouant un rôle crucial dans le climat.
Conçu par les agences spatiales française (Cnes -- Centre national d'études spatiales) et chinoise (CNSA -- China National Space Administration), il embarque deux radars: le SWIM français (qui mesure la direction et la longueur d'onde des vagues) et le SCAT chinois (qui analyse la force et la direction des vents).
"C'est historique. C'est la première fois qu'il y a un satellite que la Chine fait en coopération internationale. Et le fait que ce soit avec la France montre l'intensité des liens qui nous lient à la Chine", a déclaré à l'AFP Jean-Yves Le Gall, le président du Cnes.
"Ce satellite va permettre d'avancer considérablement dans la compréhension du changement climatique."
- "Symbole politique" -
Placé en orbite autour de la Terre, à une distance de 520 km, le satellite aura une durée de vie de trois ans. Les données seront collectées et analysées par des stations terrestres situées dans les deux pays.
"C'est vraiment une affaire gagnant-gagnant pour la France et la Chine. Et en même temps il y a un très beau symbole politique", souligne M. Le Gall.
Le président français Emmanuel Macron et son homologue chinois Xi Jinping se sont d'ailleurs félicités du lancement réussi lors d'un entretien téléphonique, a indiqué Chine nouvelle.
Le projet avait été lancé en 2007. Il est également mené en coopération avec le Centre national de la recherche scientifique français (CNRS), l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer) et Météo-France.
"Ce lancement montre que la communauté internationale est de plus en plus prête à considérer la Chine comme un partenaire à part entière", estime Jacqueline Myrrhe, analyste chez Go-Taikonauts.com, un site internet spécialisé dans le programme spatial chinois.
La Chine y investit des milliards d'euros. Elle espère avoir une station spatiale habitée d'ici à 2022 et envoyer à terme des humains sur la Lune.
- Objectif Lune ? -
"La France va bénéficier de la foule de données fournies par le satellite CFOSAT. Celles-ci sont aujourd'hui plus que jamais nécessaires afin d'observer les effets du changement climatique", souligne Mme Myrrhe.
"Cela lui permettra aussi d'avoir des opportunités de lancement et d'avoir un accès privilégié aux coopérations spatiales avec la Chine. Et peut-être même, qui sait, de placer un spationaute français dans la future station spatiale chinoise."
La deux pays collaborent déjà sur plusieurs dossiers dans le domaine spatial.
Le module orbital chinois Tiangong-2 embarque depuis 2016 le dispositif français Cardiospace, qui permet de suivre le système cardiovasculaire des astronautes en apesanteur.
La mission SVOM vise à placer en orbite en 2021 un satellite dédié à l'observation des sursauts gamma. Ces phénomènes, considérés comme les plus énergétiques de l'univers, résultent par exemple de l'explosion d'étoiles massives ou de la fusion de trous noirs.
"Pour l'avenir, on travaille également avec nos amis chinois à une coopération sur les missions d'exploration, que ce soit la Lune ou Mars", souligne Jean-Yves Le Gall.
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