Crise sanitaire La Suisse a évité le pire jusqu'ici, mais peut mieux faire

ats

19.1.2022 - 07:33

En près de deux ans de pandémie, la Suisse a évité le pire, grâce entre autres aux vaccins et mesures sanitaires. Elle doit toutefois encore s'améliorer sur certains points, notamment celui technologique, selon les épidémiologistes Marcel Salathé et Christian Althaus.

Christian Althaus (à d.) et Marcel Salathé ont tiré un premier bilan de la gestion de la pandémie en Suisse dans une interview accordée au journal Le Temps. (archives)
Christian Althaus (à d.) et Marcel Salathé ont tiré un premier bilan de la gestion de la pandémie en Suisse dans une interview accordée au journal Le Temps. (archives)
KEYSTONE

19.1.2022 - 07:33

Les deux hommes, membres de l'association CH++, ont tiré un premier bilan de la gestion de la pandémie en Suisse dans une interview accordée au journal Le Temps. «Si le pire a pu être évité, la Suisse a toutefois manqué des opportunités d'être un modèle en la matière», a déclaré Christian Althaus.

C'est le cas notamment dans l'emploi de la technologie où «une faiblesse» a été détectée, a souligné Marcel Salathé. Celui-ci dénonce un manque d'enthousiasme dans l'implémentation des outils numériques. «Or ces outils nous auraient permis d'éviter certaines restrictions».

Christian Althaus déplore lui une vision pas suffisamment globale de la crise. «J'ai parfois eu l'impression qu'elle a été réduite à une pure question sanitaire, qui se résume aux lits disponibles en soins intensifs».

Pas assez d'anticipation en été

Les deux hommes estiment en outre que le pays a manqué l'occasion de se préparer durant les étés à de potentielles nouvelles vagues. Cet exemple est, selon eux, représentatif d'un manque de coordination qui s'est fait sentir à plusieurs reprises. «En temps normal, nos institutions et processus marchent très bien, mais ils doivent être adaptés pour faire face à des crises qui demandent de l'agilité», a commenté M. Salathé.

Afin de pallier ces lacunes, les deux épidémiologistes proposent la mise en place d'une structure centralisée. Celle-ci permettrait d'assurer un échange plus rapide entre la politique, l'économie et la science afin de développer des stratégies à long terme, selon Christian Althaus. La coopération entre scientifique et politiques, bien que plus présente depuis le début de la pandémie, doit également être intensifiée.

ats