Arrosage controverséGolfs verts, prés secs: deux poids, deux mesures?
La Rédaction de blue News
11.8.2022
Pourquoi continue-t-on d'arroser les terrains de golf ou de football alors que les restrictions d'eau sont légion en cette période de sécheresse? Une question à laquelle une enquête du 24 Heures tente de répondre.
La Rédaction de blue News
11.08.2022, 16:53
11.08.2022, 17:00
La Rédaction de blue News
En cette période de sécheresse, la nature souffre et cela se voit. Dans plusieurs communes, les restrictions d'eau sont à l'ordre du jour. Mais alors qu'ici, les particuliers n'ont pas le droit d'arroser leur jardin et que là, les pompages dans les cours d'eau sont interdits, les golfs, eux restent bien verts. Certains terrains de football également.
Un constat qui fait bondir nombre de citoyens. Sur les réseaux sociaux, la grogne monte, indique le quotidien vaudois. La commune d'Yvonand, par exemple, a dû se justifier sur Facebook par rapport à l'arrosage de son terrain de foot.
Une réaction des habitants que le syndic, Philippe Moser, dit comprendre, tempérant toutefois: «Ça semble incohérent de demander d’économiser l’eau tout en arrosant le stade. Mais ils parlent sans savoir. Refaire le terrain si l’herbe meurt, ça coûterait plus de 30’000 francs!» L'élu précise qu'Yvonand a investi dans une installation de pompage d’eau non potable dans la nappe phréatique, non loin du terrain.
Pour ce qui est des golfs, «les stratégies diffèrent» en matière d'alimentation en eau, précise le 24 Heures, s'appuyant sur les différents contacts pris dans le cadre de l'enquête.
«Ne pas généraliser»
Cité dans l'article, le golfeur passionné et actionnaire du golf de Vuissens Michel Huelin déclare: «Nos golfs romands n’ont pas de vrais problèmes d’eau, en comparaison avec le sud de l’Espagne par exemple. Pas plus qu’il ne faudrait généraliser, chaque club pratique sa philosophie propre.»
Parmi les différentes approches mentionnées, celle du Golf de Lausanne, qui doit acheter son eau à la Commune et qui, en période de crise, module son flux d'arrosage. À Gland, le Golf Club du Domaine impérial profite directement de la proximité du Léman en pompant sans restriction l'eau du lac, qui est ensuite rejetée dans la nappe phréatique.
À Goumoens-le-Jux, le Golf Club du Domaine du Brésil doit par contre se plier aux prescriptions en vigueur: aucun pompage n'est autorisé dans le Talent, la rivière locale. Mais une stricte sectorisation de l'arrosage lui permet de tirer son épingle du jeu.
À Villars, le responsable Pierre Del Bono est clair: la clientèle doit aussi savoir s'adapter si le terrain n'est pas aussi vert qu'elle le souhaite ou si l'herbe est plus haute qu'ailleurs.
Des golfs plus «verts»
Enfin, l'époque des golfs tondus au cordeau sans place pour la biodiversité semble définitivement révolue, conclut l'enquête de nos confrères.
Il existe désormais une certification baptisée GEO (Golf Environment Organization), qui repose sur quatre piliers: favoriser la nature, préserver les ressources, agir pour le climat et renforcer les communautés.
Actuellement, sur la centaine de golfs suisses, une douzaine ont obtenu ce label. Une cinquantaine s'activeraient en vue de l'obtenir et le but est que tous soient certifiés en 2027.