Climat L'année 2021 dans la mauvaise direction sur le climat, selon l'ONU

sn, ats

16.9.2021 - 11:09

Les situations météorologiques extrêmes provoquent de plus en plus d'inondations (archives).
Les situations météorologiques extrêmes provoquent de plus en plus d'inondations (archives).
ATS

L'année 2021 va dans la mauvaise direction face au changement climatique. Toutes les données montrent une accélération des différents problèmes malgré la pandémie et il faut une action «rapide», dit un rapport de plusieurs agences onusiennes publié jeudi à Genève.

Keystone-SDA, sn, ats

«Nous n'allons pas dans la bonne direction» cette année, affirme le secrétaire général de l'Organisation météorologique mondiale (OMM), Petteri Taalas. Après une amélioration l'année dernière, lesémissions sont reparties à la hausse, les concentrations de gaz à effet de serre ont continué à augmenter et des situations météorologiques extrêmes provoquées par l'être humain ont affecté la santé et l'économie, renchérit le secrétaire général de l'ONU.

«A moins d'une réduction immédiate, rapide et à grande échelle des émissions, il sera impossible de limiter le réchauffement à 1,5 °C», insiste Antonio Guterres. Dans un message vidéo devant la presse, il ajoute que les perturbations sont «déjà pires que nous le pensions» et qu'elles «vont plus vite que prévu». Or, le rapport montre à «quel point nous sommes éloignés» de ce qu'il faudrait faire, a-t-il ajouté également.

«Intérêt grandissant» des Etats

A moins de deux mois de la COP26 à Glasgow, le secrétaire général appelle tous les pays à s'engager vers la neutralité carbone d'ici 2050 et à réduire de 45% leurs émissions d'ici 2030 par rapport à la situation d'il y a dix ans. Actuellement, seules 63% des émissions sont couvertes par les engagements pris par les gouvernements sur la neutralité carbone.

«Nous ne pouvons pas attendre des décennies» avant une action face à un problème dont les effets seront «plus dramatiques» que ceux de la pandémie, a aussi dit M. Taalas. Il relève toutefois un intérêt grandissant pour la lutte contre le réchauffement. Des plans prometteurs ont été lancés par un certain nombre de grands acteurs. Pour autant, «nous n'avons pas entendu suffisamment de contributions» qui pourraient permettre d'atteindre les objectifs.

Selon l'OMM, les concentrations des CO2, méthane et oxyde nitreux ont continué à augmenter sur les six premiers mois de l'année. Après un recul lié aux effets de la pandémie l'année dernière, les émissions de janvier à juillet atteignent leur niveau d'il y a deux ans ou même davantage, en excluant les transports maritimes et aériens, affirme une ONG dans des estimations.

Pour limiter le réchauffement à 2°C, les émissions mondiales doivent être inférieures de 15 milliards de tonnes équivalents CO2 (GtéqCO2) aux contributions nationales actuelles. Pour 1,5°C, ce chiffre devrait plus que doubler.

Aligner la relance sur l'effort climat

Selon l'OMM, sur les cinq dernières années, la température a augmenté d'entre 1,06 et 1,26°C par rapport à l'ère préindustrielle. Dans les cinq prochaines années, la menace que cette extension atteigne 1,5°C est de 40%. Et l'augmentation devrait chaque année s'établir entre 0,9 et 1,8°C pendant cette période, avait affirmé l'organisation il y a quelques mois, mentionnant des données britanniques.

Même si le réchauffement est limité à 2°C, le niveau moyen mondial de la mer s'éléveera probablement de 0,3 à 0,6 m d'ici à 2100, selon le Programme mondial de recherche sur le climat. Mais si la fonte de l'Antarctique s'accélère, cette augmentation pourrait même atteindre jusqu'à 2 mètres, affirme M. Taalas.

Les politiques de relance après la pandémie devront s'aligner sur celles de la lutte contre climat et de l'amélioration de la santé, ajoutent l'OMM et l'Organisation mondiale de la santé (OMS).