Polémiques Recteur de l'UNIGE: «La liberté d'expression est malmenée»

mf, ats

17.5.2022 - 09:42

Dans une interview accordée mardi au Temps, le recteur de l'Université de Genève (UNIGE) Yves Flückiger déplore qu'au sein de l'alma mater la liberté d'expression soit «malmenée». Deux conférencières jugées transphobes par des militants ont, par exemple, été récemment empêchées de s'exprimer.

Selon le recteur, l'Université ne doit pas donner l'impression de fléchir face aux personnes qui refusent le dialogue. (archives)
Selon le recteur, l'Université ne doit pas donner l'impression de fléchir face aux personnes qui refusent le dialogue. (archives)
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17.5.2022 - 09:42

Cette action «va à l'encontre de notre charte éthique qui rappelle l'importance d'une présentation d'opinions et d'écoles de pensée différentes», souligne M.Flückiger. Selon le recteur, l'Université ne doit pas donner l'impression de fléchir face aux personnes qui refusent le dialogue. «Il faut être intransigeant là-dessus».

L'Université a toujours été traversée par des courants militants, mais aujourd'hui, avec les réseaux sociaux, les revendications et les polémiques sont amplifiées. «Beaucoup d'entre elles nous viennent directement des campus anglo-saxons», où la réalité et le contexte sont autres, note M.Flückiger.

Par ailleurs, le recteur n'entre pas en matière concernant la création d'une salle de prières, comme le réclament des étudiants musulmans. «Nous ne pouvons accepter les pratiques religieuses au sein de l'Université en vertu de la Constitution genevoise et de la loi sur la laïcité». Sur ce sujet, toute dérogation est exclue.

D'autres polémiques de la même veine agitent l'université. Il est ainsi question de déboulonner la statue de Carl Vogt et de changer le nom du bâtiment universitaire qui porte son nom. «Nous allons consulter les instances de l'université puis prendre une décision», relève M.Flückiger.

mf, ats