Vote serré Le groupe PS lance Eva Herzog et Elisabeth Baume-Schneider

bl, ats

26.11.2022 - 15:42

Une Romande pourrait succéder à Simonetta Sommaruga au Conseil fédéral. Le groupe parlementaire socialiste a nommé samedi la Bâloise Eva Herzog et la Jurassienne Elisabeth Baume-Schneider sur le ticket du parti. La Bernoise Evi Allemann a été évincée au 3e tour d'un vote très serré.

Les candidates au Conseil fédéral Eva Herzog, à gauche, et Elisabeth Baume-Schneider se présentent à Berne après la nomination le samedi 26 novembre 2022.
Les candidates au Conseil fédéral Eva Herzog, à gauche, et Elisabeth Baume-Schneider se présentent à Berne après la nomination le samedi 26 novembre 2022.
KEYSTONE

26.11.2022 - 15:42

«Ce fut un vrai polar», a résumé le chef du groupe socialiste, le conseiller national vaudois Roger Nordmann, samedi à Berne devant les médias. Il a fallu trois tours de scrutin pour départager les trois candidates. Les deux premiers n'avaient pas suffi à départager les trois candidates.

Lors du premier tour de scrutin, les trois candidates ont atteint la majorité absolue en se tenant dans un mouchoir de proche avec 26 voix pour Elisabeth Baume-Schneider, 25 pour Evi Allemann et 24 pour Eva Herzog.

Score presque aussi serré au terme du 2e tour, les trois candidates obtenant plus de 20 voix avec Evi Allemann toujours aux avant-postes. A noter que les 46 votants présents pouvaient très bien n'écrire qu'un seul nom sur leur bulletin. Tout s'est donc joué au 3e tour, où Evi Allemann a soudain perdu des soutiens, laissant la voie libre à Eva Herzog (24 voix) et Elisabeth Baume-Schneider (23).

Fair-play

Eva Herzog et Elisabeth Baume-Schneider ont salué le fair-play qui règne depuis le début de leur campagne. Toutes deux ont remercié la perdante, la conseillère d'Etat bernoise Evi Allemann.

La conseillère aux Etats bâloise Eva Herzog s'est montrée fière de sa nomination. Elle attend maintenant la suite avec impatience. La Jurassienne compte porter haut les couleurs du PS comme parti humaniste et ouvert sur le monde. Les deux candidates n'ont pas souhaité comparer leurs points forts et leurs points faibles.

«Pas la fin de la Suisse»

La désignation d'Elisabeth Baume-Schneider ouvre la porte à l'élection d'une troisième politicienne romande au Conseil fédéral, un événement qui ne s'est produit qu'une seule fois, il y a près de 100 ans, depuis la naissance de la Suisse moderne.

Interrogé sur cette éventualité, M. Nordmann a estimé que la Suisse n'allait «pas changer au cas où la Suisse romande compterait trois sièges au Conseil fédéral». Tout se fait en allemand à Berne, a ajouté le chef du groupe socialiste, «ce ne serait pas la fin de la Suisse».

M. Nordmann a rappelé que le Conseil fédéral n'a jamais accueilli de membre jurassien – même si Jean-François Roth avait été candidat autrefois, comme l'a rappelé Elisabeth Baume-Schneider. De plus, il y avait déjà eu des périodes qui ont dérogé à la représentation traditionnelle de quatre Alémaniques et trois Latins au Conseil fédéral.

Vers Bâle

Avec Eva Herzog et Elisabeth Baume-Schneider, le PS présentent deux candidates qui penchent vers Bâle, a précisé Roger Nordmann, relativisant l'importance de la stricte appartenance cantonale. Coprésident du PS, Cédric Wermuth s'est réjoui, en tant qu'Argovien, que son parti puisse présenter deux candidates proches de son canton. La coprésidente Mattea Meyer de son côté s'est dite «extrêmement fière» d'avoir eu à choisir entre «trois excellentes candidates».

Le PS avait déjà annoncé il y a une semaine que le ticket serait exclusivement féminin. Le sénateur zurichois Daniel Jositch, qui voulait entrer dans la course, a accepté le verdict. Vendredi, le Conseil du PS, sorte du parlement du parti, a recommandé les trois candidates.

L'Assemblée fédérale élira la successeure de Simonetta Sommaruga le 7 décembre. Elle choisira peu avant le successeur d'Ueli Maurer. Le choix se fera entre le Bernois Albert Rösti et le Zurichois Hans-Ueli Vogt.

bl, ats