Fédérales 2019 CN/CE Le Parlement se pare de vert

ATS

25.11.2019 - 09:00

Le nouveau Parlement est plus vert, plus jeune et plus féminin. La mue annoncée le 20 octobre au National s'est confirmée au Conseil des Etats. Mais les équilibres des deux Chambres ne sont pas chamboulés.

Après les résultats des seconds tours dimanche au Conseil des Etats dans les trois derniers cantons, le visage du Parlement est désormais connu. Douze femmes accèdent à la Chambre des cantons, contre 6 en 2015 et 11 en 2003, précédent record. Les cantons du Valais et de Fribourg notamment envoient pour la première fois une femme dans cette Chambre.

La députation romande compte 9 nouvelles têtes, pour 3 sortants. Les 6 cantons envoient un ticket mixte. PLR, PDC, PS et Verts ont chacun 3 représentants, l'UDC aucun.

Vague verte confirmée

Les Verts quintuplent leur délégation. A la surprise générale, Céline Vara, à Neuchâtel, a pris le siège du PS le 20 octobre. Autre surprise à Glaris avec Mathias Zopfi, qui a évincé le ténor UDC Werner Hösli.

Lisa Mazzone (GE), Adèle Thorens (VD) et Maya Graf, qui a raflé dimanche l'unique siège de Bâle-Campagne, renforcent les rangs du Parti écologique. Leur progression s'est faite au détriment du PS. Quant à la présidente du parti, Regula Rytz, elle n'a pas réussi son pari à Berne.

Alors que le PS devait défendre 12 sièges, il ressort affaibli avec seulement 9 sénateurs, malgré les succès de Carlo Sommaruga à Genève et Hans Stöckli à Berne. La gauche se renforce cependant légèrement dans cette Chambre, avec un total de 14 sénateurs (13 lors de la législature précédente).

Le parti à la rose a également fait les frais de cette vague verte au National, perdant 4 sièges (39 élus). Mais, avec 28 Verts, 1 POP et 1 Ensemble à Gauche, le camp rose-vert (69) a fait tomber la majorité de 101 voix détenue par l'UDC, le PLR, la Lega et le MCG (84). Les Vert'libéraux ont aussi connu une progression spectaculaire au National, avec 9 mandats supplémentaires (16).

PDC et PLR en tête

Malgré la percée des écologistes, la Chambre des cantons reste un bastion du centre-droit. Le PDC y conserve sa place de premier parti avec ses 13 sièges. Mais il doit se trouver un nouveau chef de groupe, le Tessinois Filippo Lombardi ayant été évincé par la socialiste Marina Carobbio.

A National, les démocrates-chrétiens ont perdu trois élus. Mais ils peuvent compter sur le soutien du PBD (3 députés) et du PEV (3) auxquels ils se sont alliés pour former le «groupe du centre», qui sera composé de 31 élus au National et 13 au Conseil des Etats.

Le PLR aussi confirme sa deuxième position à la Chambre des cantons. Ils sont 12 à y siéger, dont Johanna Gapany qui a éjecté le PDC Beat Vonlanthen. A 31 ans, la Fribourgeoise devient la plus jeune sénatrice depuis la 2e Guerre mondiale.

En Suisse romande, Philippe Bauer a repris sans peine la place laissée vacante par Raphaël Comte à Neuchâtel. A Zurich, Ruedi Noser a été réélu sans surprise. Tout comme Thierry Burkart dimanche en Argovie.

Au National, les libéraux-radicaux n'ont plus que 29 sièges. Le parti perd notamment une figure de marque avec Hans-Ulrich Bigler, directeur de l'usam. Le groupe compte 41 élus.

UDC se maintient aux Etats

Mise à mal au Conseil national, l'UDC se maintient aux Etats. Le parti y envoie 6 sénateurs. Dans le canton de Berne, l'UDC a reconquis son siège perdu au profit du PBD grâce à Werner Salzmann. Marco Chiesa a dérobé le siège du PLR au Tessin. Et Hansjörg Knecht (UDC/AG) s'est adjugé celui du PS en Argovie.

Le parti conservateur n'a plus que 53 élus (-12) au National. A Fribourg, le sortant Jean-François Rime a vu son siège ravi par le candidat des Verts Gerhard Andrey. Le Neuchâtelois Yvan Perrin n'a pas réussi à conserver le fauteuil du parti, à la faveur des Verts là aussi.

L'UDC reste malgré tout le plus grand parti sous la Coupole, avec 59 élus au total. Il devance les socialistes (48 élus).

Au tour du Conseil fédéral

Les Verts profitent de leur victoire pour lancer Regula Rytz au Conseil fédéral. Le 11 décembre, ils veulent dérober un siège au PLR, selon eux surreprésenté.

Mais la bataille sera difficile pour la présidente du parti. Seul le PS la soutient. Les groupes libéral-radical, UDC et démocrate-chrétien ont annoncé qu'ils ne l'auditionneraient pas et qu'ils veulent réélire les ministres en place.

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