Centres sociaux protestants Genève: l'endettement des jeunes inquiète

ll, ats

13.3.2024 - 12:32

Les CSP s'alarment du risque d'endettement des jeunes, qui se heurtent souvent à des conditions cadres défavorables. Ils réclament un sursaut des instances politiques pour éviter que les jeunes ne deviennent les adultes surendettés de demain.

Les CSP réclament un sursaut des instances politiques pour éviter que les jeunes ne deviennent les adultes surendettés de demain.
Les CSP réclament un sursaut des instances politiques pour éviter que les jeunes ne deviennent les adultes surendettés de demain.
IMAGO/BSIP

13.3.2024 - 12:32

Dans le cadre de leur campagne annuelle, les Centres sociaux protestants (CSP) de Genève, Vaud, Neuchâtel et Berne-Jura tirent la sonnette d'alarme. Ils ont dit mercredi leur «ras-le-bol» face à des conditions structurelles qui ne changent pas.

Depuis des années, les CSP sont confrontés à la précarité persistante des jeunes qu'ils suivent et aident. Or, ils constatent que différents mécanismes concourent à maintenir, voire génèrent des difficultés, notamment en matière d'endettement.

«Beaucoup d'efforts sont déployés, mais en parallèle, le contexte n'évolue pas. Il y a très peu de régulation, énormément d'incitations à la consommation et peu de contrôles», explique en marge de la conférence de presse Caroline Regamey, responsable de politique sociale et recherche au CSP Vaud.

Sursaut réclamé

Les CSP réclament une réaction du pouvoir politique pour des changements en profondeur. Ils demandent en premier lieu une régulation de la publicité incitative, en particulier des offres alléchantes des établissements financiers. Le leasing permet à toute personne majeure de disposer rapidement d'une voiture, par exemple.

Les initiatives visant à interdire certaines publicités n'ont abouti qu'à limiter les publicités agressives. «Mais c'est quoi la définition d'agressive», demande la spécialiste. «Finalement, cela n'a pas changé grand-chose», regrette-t-elle.

Frais injustifiés

En 2013, une motion visant à prélever une part du chiffre d'affaires des établissements de crédit pour financer la prévention a été classée. Et il n'existe pas de chiffres sur le nombre de poursuites injustifiées ou sur le nombre de crédits accordés en violation de la loi sur le crédit à la consommation, relèvent les CSP.

«La loi prévoit qu'avant d'accorder un crédit, il faut s'assurer que l'intéressé est en mesure de rembourser. Mais ce n'est souvent pas pratiqué. De même, les maisons de recouvrement qui tentent de récupérer l'argent mettent souvent des frais injustifiés. Mes collègues contestent ces frais. Ils gagnent, mais cela continue», observe Mme Regamey.

Manque de coordination

Des mécanismes administratifs sont aussi en cause. «Nous intervenons auprès de personnes en difficulté qui auraient droit à des prestations sociales. Mais les dispositifs manquent de coordination. Le minimum vital, par exemple, n'est pas le même pour les bourses ou les aides sociales», illustre la spécialiste.

Beaucoup de désagréments résultent du retard dans certaines décisions. «Cela prend parfois des mois pour obtenir un subside pour une prime maladie. Comme l'argent n'arrive pas, soit ils ne paient pas, soit ils s'endettent», ajoute Mme Regamey.

Les CSP demandent aussi que lors de saisies, le minimum vital des poursuites admette toutes les charges dont la non-prise en compte va générer naturellement de l'endettement. Il s'agit notamment des primes maladie et des impôts courants.

ll, ats