Le canton de Neuchâtel durcit ses mesures en lien avec la pandémie de Covid-19. Dès lundi, il sera interdit de se rassembler à plus de cinq personnes, y compris dans le cadre privé. Cette limitation ne concerne pas les enfants de moins de 12 ans.
Le système de soins est sous très haute tension et «la rupture hospitalière peut intervenir d'ici 1 à 2 semaines», a déclaré vendredi le conseiller d'Etat Laurent Kurth. Neuchâtel aimerait que la Confédération prenne des mesures de restriction de l'activité élective non urgente dans les cantons moins touchés afin de permettre le transfert intercantonal de patients.
«Il serait choquant que les hôpitaux de certains cantons poursuivent des activités électives et ne libèrent pas des lits et que l'on doive refuser des soins à Neuchâtel», a ajouté Laurent Kurth. «C'est à la Confédération de prendre une telle mesure car un canton non fortement touché par la pandémie ne peut pas l'ordonner», a-t-il expliqué.
Le nombre de patients Covid dans le Réseau hospitalier neuchâtelois (RHNe) a doublé en six jours pour atteindre 90, dont 13 aux soins intensifs. Le RHNe a déjà effectué six transferts vers Berne et Lausanne. «Si la coordination est saturée, nous pouvons monter à maximum 29 lits de soins intensifs», a expliqué Claire Charmet, présidente du collège de direction du RHNE.
«Les soignants deviennent épuisés. De plus, leur rôle est de soigner et pas de renoncer à soigner. Il faudrait éviter que les soins nécessaires ne puissent plus être donnés», a ajouté Vincent Huguenin-Dumittan, chef de la Santé publique.
Situation extraordinaire à déclarer
Le canton a donc décidé de renforcer les mesures. Outre la limitation de rassemblement à cinq personnes, le port du masque va devenir aussi obligatoire pour les élèves du cycle 3 de l'école obligatoire, entre la 9e et 11e Harmos. Le télétravail est fortement recommandé et étendu dans l'administration cantonale.
«Une jauge à 50 personnes est maintenue pour les lieux culturels et les événements religieux jusqu'à nouvel ordre. C'est un sursis car une décision sera prise en début de semaine prochaine, qui concernera aussi les établissements publics», a déclaré Alain Ribaux, conseiller d'Etat.
Le Conseil d'Etat demandera au Grand Conseil, qui se réunit mardi et mercredi, de déclarer à nouveau la situation extraordinaire au plan cantonal. La réactivité est nécessaire pour pouvoir engager des moyens financiers et dégager des ressources, ont expliqué les deux conseillers d'Etat.