Coronavirus Salles de concerts et festivals débranchent pour 5 semaines de plus

bu, ats

13.1.2021 - 16:27

Le couperet est tombé mercredi: les salles de concerts et autres spectacles coupent le son encore cinq semaines. Pour ce milieu, la clarté de cette mesure certes brutale semble toutefois moins douloureuse que les atermoiements des derniers mois et semaines.

Le couperet est tombé mercredi: les salles de concerts et autres spectacles coupent le son encore cinq semaines.
Le couperet est tombé mercredi: les salles de concerts et autres spectacles coupent le son encore cinq semaines.
KEYSTONE

Le scénario clair d'une fermeture comme celui annoncé mercredi par le Conseil fédéral est presque le moins pire, même si cela reste très compliqué, a expliqué Anja Della Croce, la coordinatrice de Petzi à Keystone-ATS. Les stop-and-go des derniers mois ont été très pénibles, a-t-elle poursuivi, demandant des qualités de contorsionnistes aux responsables de salle, qui ont dû faire et défaire un nombre incalculable de fois les programmations et les plans de protection.

Avec des clubs fermés pendant les 5 prochaines semaines, Petzi ne tire pas pour autant la prise, tant cette fédération doit venir en soutien à ses membres dans leur relation avec les pouvoirs publics et dans leur éventuelle mutation. «Beaucoup de lieux pensent à se transformer, en recourant au volet d'aide prévu pour cela.»

Dans l'intervalle, si les artistes peuvent continuer à répéter, plusieurs salles se proposent de les accueillir en résidence. Cela permet aux artistes de continuer à travailler et aux salles de toucher un peu d'argent, une des craintes étant que si les artistes cessent leur activité, il n'y ait pas grand chose à présenter au public quand les salles rouvriront.

La fédération Petzi rassemble une quarantaine de salles de concerts et une soixantaine de festivals en Suisse romande, avec au total plus de 1500 employés et de 9800 bénévoles. «Les clubs que nous représentons sont des lieux subventionnés entre zéro et 30%», a précisé sa coordinatrice.

Une autre problématique se profile, sur laquelle Petzi va travailler ces prochaines semaines, c'est la question des festivals, comme Antigel à Genève, et «ceux de l'été aux dimensions internationales.» «Festi'neuch comme le Chant du Gros ont par exemple des charges fixes, qui sont conséquentes, puisqu'ils ont des employés et des bureaux».

«Est-ce que les artistes pourront venir ? seront-ils en tournée?» se demande Anja Della Croce. Et d'évoquer «l'effondrement de l'écosystème dans sa globalité». «Les entreprises de sons et lumières comme d'autres prestataires seront-ils encore vivants? Ou même les imprimeurs qui publient les programmes ? Si une deuxième année sans festival se profile, beaucoup n'y survivront pas», prédit la jeune femme.

Lettre à Berne

L'industrie de l'événementiel et du spectacle a adressé mardi une lettre ouverte au président de la Confédération Guy Parmelin, au conseiller fédéral Ueli Maurer ainsi qu'à la Secrétaire d'Etat à l'économie Marie-Gabrielle Ineichen-Fleisch. Selon la Taskforce culture, les aides et indemnisations sont versées trop tard.

A mesure que la crise du coronavirus a progressé, une grande frustration est née, en raison des retards de paiements, de la complexité des critères et des différences de traitement entre les cantons, souligne cette faîtière, qui représentent des dizaines d'organisations culturelles.

Pour parer à ces difficultés, celles-ci demandent à Berne une uniformisation nationale des critères et des procédures de paiement des aides pour les cas de rigueur, un abaissement des critères d'éligibilité afin que toutes les entreprises concernées soient soutenues ainsi que des paiements rapides sans trop d’obstacles administratifs.

La Suisse romande semble toutefois mieux lotie de ce point de vue-là que la Suisse alémanique, selon la coordinatrice de Petzi, qui salue le bon dialogue avec les cantons, permettant de réajuster des mesures de soutien économique, quand celles-ci manquent leur cible.

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bu, ats