Coronavirus Soins intensifs sur le point d'être débordés

ATS

6.11.2020 - 19:04

Le canton de Genève recevra le soutien de l'armée dès lundi. Les tests rapides, qui détectent la présence du Covid-19 en quinze minutes, seront aussi déployés à large échelle dans ce canton dès mercredi.

«On n'est plus aussi pessimiste qu'il y a quelques jours», a toutefois noté Stefan Kuster, chef de la division Maladies transmissibles de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). Mais il a ajouté que les chiffres sont toujours critiques.

La Suisse comptait vendredi 9409 cas supplémentaires de coronavirus en 24 heures, selon l'OFSP. Septante décès supplémentaires sont à déplorer et 231 malades ont été hospitalisés. Les deux jours précédents, la barre des 10'000 nouvelles contaminations avait été dépassée.

Cinq cantons ont fait appel à l'armée

Cinq cantons ont fait appel à l'armée, a rappelé Anne Lévy, la directrice de l'Office fédéral de la santé publique. Seule la requête de Genève a été acceptée pour le moment. Le nombre de places en soins intensifs y est faible, des patients genevois ont déjà dû être envoyés dans d'autres hôpitaux et le risque d'un manque de personnel existe, a-t-elle expliqué.

La cheffe de l'OFSP a encore souligné que la situation était toujours tendue au niveau des places dans les unités de soins intensifs dans toute la Suisse. «Les réserves diminuent.» Elles sont passées de 36 à 25% au cours des cinq derniers jours. Le nombre de patients en soins intensifs double tous les huit jours.

Soins intensifs: limite atteinte le 10 novembre

La limite de leur capacité pourrait être atteinte le 10 novembre, a précisé Martin Ackermann, chef de la Task Force scientifique. Les mesures prises le 18 octobre n'ont pas suffi à ralentir l'évolution de l'épidémie.

Les chiffres du Valais sont révélateurs: alors que le canton a pris des mesures plus strictes dès le 23 octobre, les contaminations ont continué de croître, a illustré l'expert.

«En ce moment, on n'a pas d'indication qu'un renversement de tendance est en cours», a-t-il complété. Il s'agit maintenant de voir si les nouvelles mesures annoncées par la Confédération la semaine dernière ainsi que les restrictions prises par certains cantons font effet.

Taux de reproduction trop élevé

De manière générale, le taux de reproduction est toujours supérieur à 1 ce qui donne lieu à une croissance exponentielle. Selon lui, il est essentiel de ramener cette valeur en-dessous de 1. «C'est la seule manière de freiner l'épidémie», a dit M. Ackermann.

La Task Force recommande de poursuivre le traçage des contacts et le dépistage: «Cette bataille ne peut être abandonnée». Thomas Steffen, médecin cantonal de Bâle-Ville et membre du comité de l'Association des médecins cantonaux suisse (AMCS) est sur la même ligne: les tests rapides peuvent révéler des cas asymptomatiques actuellement peu ou pas détectables et qui de ce fait continuent de contaminer leur entourage.

Tests rapides envoyés à Genève

A Genève, les tests rapides, qui détectent la présence du Covid-19 en quinze minutes, seront déployés à large échelle dès mercredi. La Protection civile (PC) a été appelée en renfort pour effectuer ces dépistages. Au total, près de 5000 tests devraient être réalisés par jour, dont 1500 rapides.

«Le système de santé est poussé dans ses retranchements», a insisté Adrien Bron, directeur général de la santé de ce canton. La courbe des infections quotidienne ne baisse pas, avec environ 1000 à 1300 cas. «Cette deuxième vague est plus sévère que la première», selon la médecin cantonale Aglaé Tardin.

RHT: 20 millions de francs par jour

Après la santé, l'économie: un total de 8,3 milliards de francs a été dépensé jusqu'à présent pour les indemnités en cas de réduction de l’horaire de travail (RHT) en raison de la pandémie, a relevé pour sa part Oliver Schärli, chef du centre de prestations Marché du travail et assurance-chômage du Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO).

Actuellement, le montant des indemnités en cas de RHT s'élève à environ 20 millions de francs par jour. Une légère augmentation des demandes a été enregistrée en novembre. Au printemps, lors de la première vague, le montant était de plus de 100 millions de francs par jour, a comparé M. Schärli.

Au cours de l'année, 50'000 demandeurs d'emploi supplémentaires ont été enregistrés jusqu'à présent, a poursuivi M. Schärli. Pour faire face aux demandes croissantes, les offices régionaux de placement (ORP) ont employé 10% de personnel en plus, a-t-il ajouté. Et M. Schärli de souligner que les fonds étaient toutefois suffisants auprès des ORP et des caisses de chômage.

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