Motivé Trump flirte avec l'idée de se représenter en 2024

ATS

1.3.2021 - 02:08

L'ex-président américain Donald Trump a fait un retour dans l'arène politique dimanche face à des conservateurs enthousiastes. Flirtant avec l'idée de se représenter à la présidentielle en 2024, il a affirmé que la survie des Etats-Unis dépendait des conservateurs.

«Nous sommes engagés dans une lutte pour la survie de l'Amérique comme nous la connaissons», a déclaré le milliardaire américain à la toute fin d'un discours décousu d'une heure et demie, concluant la grand-messe annuelle des conservateurs à Orlando, en Floride.

«C'est une lutte. C'est une lutte terrible, terrible, douloureuse», a-t-il ajouté lors de sa première allocution depuis son départ de la Maison-Blanche le 20 janvier. «Mais à la fin nous gagnons toujours».

Refusant toujours d'admettre sa défaite électorale face à l'actuel président Joe Biden, il s'est montré déterminé à s'assurer que son mouvement populiste gardera bien le contrôle d'un parti républicain qui peine à masquer ses divisions. «Le parcours incroyable que nous avons entamé ensemble [...] est loin d'être fini», a-t-il dit. «Et à la fin, nous l'emporterons».

Donald Trump a fait à Orlando son premier discours depuis son départ de la Maison-Blanche le 20 janvier.
Donald Trump a fait à Orlando son premier discours depuis son départ de la Maison-Blanche le 20 janvier.
ATS

Pas ne nouveau parti

«Nous n'allons pas créer de nouveaux partis. Nous n'allons pas diviser notre pouvoir. Nous serons unis et puissants comme jamais», a-t-il dit. L'homme d'affaires de 74 ans a laissé entendre, sans l'affirmer clairement, qu'il pourrait se représenter à l'élection présidentielle de 2024.

«Avec votre aide, nous reprendrons la chambre des représentants, nous reprendrons le Sénat et, ensuite, un président républicain fera un retour triomphant à la Maison-Blanche. Je me demande bien qui ce sera», a-t-il dit sous les acclamations. «Qui sait?», a-t-il ajouté. «Je pourrais même décider de les battre pour la troisième fois».

Banni des réseaux sociaux, dont son canal de communication favori, Twitter, M. Trump a dénoncé la politique d'immigration de son successeur à la Maison-Blanche Joe Biden, affirmant que le président démocrate vient d'achever «le premier mois le plus désastreux» de l'histoire de la présidence américaine.

Mais il a aussi décrit les Etats-Unis comme un pays divisé. «Notre sécurité, notre prospérité et notre identité même d'Américains sont en jeu», a-t-il dit au cours d'un discours semé d'attaques contre les immigrants et les politiques de M. Biden sur le changement climatique ou l'énergie.

Divisions

Depuis l'assaut meurtrier du Capitole par les partisans de Trump, le parti républicain affiche des divisions béantes. Après quatre ans de mandat Trump, les républicains ont perdu le contrôle du congrès et de la Maison-Blanche.

Et c'est un ex-président marqué de la tache infamante d'une mise en accusation ("impeachment"), pour incitation à l'insurrection dans l'attaque du Capitole, qui s'exprimait. M. Trump a finalement été acquitté lors de son procès au Sénat, mi-févier. Mais fait historique, sept républicains ont voté en faveur de sa condamnation.

Sans perdre de sa vindicte, l'ancien président a énuméré à la tribune les noms de tous les élus qui ont condamné son rôle dans l'assaut contre le congrès. «Débarrassez-vous-en!», a-t-il lâché.

Sondage pas favorable

Même si le parti est divisé, les participants à la conférence d'Orlando lui étaient tout acquis, à l'image des drapeaux et casquettes qu'ils arboraient, pour beaucoup estampillés «Trump». Une immense statue dorée à l'effigie du milliardaire de 74 ans trônait dans le hall de la conférence.

Selon un sondage mené dans la foule et publié juste avant son discours, près de 70% des participants voulaient qu'il se représente à la présidentielle. Questionnés sur l'avenir du parti républicain, 95% d'entre eux se sont prononcés pour qu'il poursuive son programme populiste.

Mais seuls 55% d'entre eux pensaient qu'il devrait être le candidat du parti républicain en 2024, ce que le commentateur conservateur Karl Rove a qualifié d'"avertissement».

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