Philippe Leuba Un enthousiasme débordant au service de l'Etat

ll, ats

12.8.2021 - 08:11

Philippe Leuba a passé quinze ans au Château cantonal. Le député jadis trublion a rapidement endossé sa veste d'homme d'Etat collégial. L'ancien arbitre de football s'est aussi distingué par son sens de la formule et son enthousiasme débordant.

12.8.2021 - 08:11

Ceux qui ont vu ces images s'en souviennent encore. Tel un supporter, Philippe Leuba bondit le premier et hurle les poings levés lorsque Lausanne obtient les Jeux olympiques de la jeunesse (JOJ) en 2015 à Kuala Lumpur.

L'image contraste avec sa retenue sur les photos officielles du Conseil d'Etat vaudois, immortalisées devant le Château cantonal, siège du gouvernement vaudois. Sur ces images, il sourit rarement, ou alors à demi, toujours un peu guindé.

Avec force

Devant le Grand Conseil, le PLR défend ses dossiers avec force. Si ce passionné s'emporte parfois, il a aussi le sens de la formule et de l'humour. Bien ancré à droite, ce juriste a travaillé dans l'immobilier avant d'accéder en 2007 au Conseil d'Etat où il a dirigé le Département de l'intérieur, puis celui de l'économie.

En 2010, il était aux commandes des prisons lors de la mort de Skander Vogt. Le détenu est décédé asphyxié dans sa cellule, sans qu'on ne lui porte secours, le personnel se retranchant derrière les directives. Philippe Leuba avait réagi, ordonnant la réorganisation des pratiques et nommant une nouvelle cheffe de service.

Passé au Département de l'économie, il est monté au front lors de la pandémie de coronavirus qui a entraîné une crise économique majeure. Il a subi les critiques des restaurateurs et des commerçants qui lui reprochaient des aides insuffisantes. Vaud est un des cantons qui en fait le plus, s'est-il défendu inlassablement.

Sur les traces du père

En politique, Philippe Leuba, 55 ans, a suivi – en partie au moins – les traces de son père Jean-François Leuba, décédé en 2004, qui a également été conseiller d'Etat, puis conseiller national. «J'ai une très forte admiration pour lui, il m'a beaucoup appris, notamment la notion de service aux autres», disait-il juste après son élection.

Au gouvernement, il s'est montré collégial, malgré ses envolées oratoires. Vindicatif à ses débuts – lorsqu'il était secrétaire général du Parti libéral vaudois ou député -, il a su arrondir les angles et s'atteler à la recherche de solutions concrètes.

Un enfant de Lavaux

Libéral plus que radical, vin blanc plutôt que vin rouge, le politicien est un enfant de Lavaux, «sa» région pour laquelle il a un «amour fou». Sa mère, qu'il a perdue alors qu'il n'avait que treize ans, est une Neyroud, un patronyme local. Il est un ardent défenseur des produits du terroir et de l'économie vaudoise, qui se porte globalement bien.

Le déficit du spectacle «Champions!», lancé pour marquer le 100e anniversaire du CIO à Lausanne, constitue l'un des principaux couacs de sa carrière. Ce show payé par la ville de Lausanne et le canton laissera une ardoise de plus d'un million de francs.

Il sera également épinglé pour avoir accordé avec légèreté un prêt de 500'000 francs à la start-up S3, Swiss Space Systems, alors que les voyants financiers étaient au rouge. Au début de la pandémie, sur le plateau de la RTS, il a commis la maladresse de minimiser le danger sanitaire, avant de rapidement rétropédaler.

Le sport, une passion

Un portrait de Philippe Leuba serait incomplet sans évoquer sa passion du sport en général et du football en particulier. Le ministre de l'économie, de l'innovation et du sport a été arbitre de football au niveau international. Une photo le montre en tenue d'arbitrage en train de serrer la main de David Beckham, alors capitaine de l'équipe d'Angleterre.

Habitué des JO, où le Conseil d'Etat est régulièrement invité par le CIO, Philippe Leuba a fait récemment le déplacement de Tokyo. En 2014, des photographies le montrent à Sotchi lorsque Vladimir Poutine avait visité la Maison suisse. Il est fier que Vaud abrite le siège du CIO et 61 fédérations sportives internationales.

ll, ats