Valais La sensibilisation aux comportements lourdingues se poursuit

zd, ats

29.1.2024 - 13:25

Le bilan de la première campagne valaisanne de sensibilisation au harcèlement dans l'espace public «est positif». Le canton poursuit son engagement en misant sur la collaboration avec de grands événements festifs, à l'image du Carnaval de Monthey.

Le Carnaval de Monthey va sensibiliser la population au harcèlement dans l'espace public. Plusieurs affiches ont été élaborées à l'image de celle-ci.
Le Carnaval de Monthey va sensibiliser la population au harcèlement dans l'espace public. Plusieurs affiches ont été élaborées à l'image de celle-ci.
ATS

29.1.2024 - 13:25

Depuis mars 2023, date du début de la campagne Lourdingue, «on estime à environ 200'000 le nombre de personnes qui ont vu la centaine d'affiches placardées dans les rues du canton et les transports publics visant à sensibiliser la population à cette problématique», indique lundi en conférence de presse le conseiller d'Etat Mathias Reynard. Cette visibilité est d'autant plus importante que le harcèlement de rue peut se produire partout, même si les statistiques à ce sujet manquent, ajoute-t-il.

La campagne compte également un site d’information «lourdingue.ch», qui «a reçu 5500 visites», détaille le canton. Ce site donne des ressources pour répondre aux questions d'un lourdingue, d'une victime et d'un témoin d'un cas de harcèlement, afin de les aider à respectivement, changer, réagir et aider.

Plus de 2500 personnes ont également fait le quiz à disposition leur permettant d'évaluer le degré d'attitude lourdingue. Résultat: 84% des personnes ayant testé l'outil ont obtenu un «peut mieux faire», ce qui indique «l'importance de l'éducation aux comportements acceptables ou non», indique-t-on de même source.

«Locale et percutante»

La campagne cantonale – élaborée en collaboration avec l'Association valaisanne contre le harcèlement (AVAH) – s'étale sur quatre ans. Le canton a ainsi investi environ 45'000 francs en 2023, et 30'000 francs sont prévus pour 2024. Son objectif est aussi de rallier les grands événements «où les débordements sont souvent surreprésentés», note Mathias Reynard, chef du Département de la santé, des institutions sociales et de la culture. Un moyen de «rendre la campagne plus locale» et «plus percutante».

Après la Foire du Valais à Martigny en automne dernier, le canton a conclu un partenariat avec la Ville de Monthey et son carnaval. Des messages spécifiques, affichés jusqu'au 3 mars, ont été pensés pour l'événement, relève Arnaud Dubois, conseiller municipal montheysan. «Nous voulons éveiller les esprits sans stigmatiser», complète-t-il.

Parmi les slogans retenus «je me déguise pour m'amuser, pas pour allumer!», «caché derrière son masque il m'a lancé: 't'es bonne'», ou encore «six jours de noces, des souvenirs fous et... cet inconnu qui m'a collée».

Charte et local discret

Durant le carnaval qui a lieu du 8 au 13 février, «un local au calme et discret» sera également à disposition des personnes qui ont besoin de parler ou de souffler, indique Samantha Scesa, vice-présidente du Carnaval de Monthey. La charte développée par AVAH pour assurer un climat sain, bienveillant et respectueux de toutes et tous dans le milieu festif valaisan a également été présentée «à tous les intervenants liés au carnaval».

Lourdingue se déploiera au printemps au sein de la HES-SO Valais Wallis, note le canton. Des discussions sont aussi en cours avec d'autres partenaires notamment un humoriste romand. «Une autre porte d'entrée pour toucher aussi des personnes qui devraient s'interroger sur leur propre comportement et ne le font pas encore», explique Katy Solioz-François, cheffe de l'Office cantonal de l'égalité et de la famille.

Regards ou remarques

On parle de harcèlement dans l'espace public pour tout comportement à connotation sexuelle lié au sexe, au genre ou à l'orientation sexuelle, non désiré par la personne visée qui se déroule dans la rue mais aussi dans des bars ou lors d'événements festifs. Il peut s'agir de regards ou remarques déplacés, sifflements, attitudes intrusives, insultes, menaces, attouchements, exhibitionnisme, ou encore attaques à l’intégrité physique et/ou sexuelle.

Si l'ampleur de ce phénomène n'est pas chiffrée en Valais, diverses études et enquêtes menées en Suisse à Lausanne ou Fribourg ces dernières années montrent que les trois quarts des femmes ont été victimes de harcèlement sexiste dans l'espace public. Les auteurs sont en grande majorité des hommes.

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