Démence Consommer de la viande transformée serait associé à un risque accru de démence

Relax

22.3.2021 - 15:17

Des scientifiques britanniques viennent d'établir un lien entre consommation de viande transformée et risque de démence. Difficile à croire, et pourtant, ce que vous mettez dans votre assiette pourrait apparaître primordial pour se prémunir contre la maladie. Explications.

Une tranche de bacon par jour suffirait à faire croître le risque de développer une démence.
Une tranche de bacon par jour suffirait à faire croître le risque de développer une démence.
Susan Schmitz / Shutterstock

ETX Studio

Des chercheurs de l'université de Leeds au Royaume-Uni se sont penchés sur le lien potentiel entre consommation de viande et développement de la démence. Un sujet qui concerne entre 5 et 8% des personnes âgées de 60 ans et plus dans le monde, d'après les dernières données publiées par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), qui estime à 152 millions le nombre de personnes qui pourraient être touchées par la maladie d'ici 2050.

L'équipe scientifique s'est intéressée aux données fournies par la UK Biobank, une base de données qui dispose d'informations génétiques et sanitaires approfondies, comprenant pas moins de 493.888 personnes âgées de 40 à 69 ans. Il était notamment question de savoir à quelle fréquence les participants consommaient tel ou tel type de viande, sans pour autant évaluer l'impact d'un régime végétarien ou végétalien sur le risque de démence.

Un lien entre viande transformée et démence

Publiée dans l'American Journal of Clinical Nutrition, l'étude révèle que la consommation d'une portion de 25 grammes de viande transformée par jour, l'équivalent d'une tranche de bacon, serait associée à un risque accru de 44% de démence. L'alimentation pourrait donc jouer un rôle clé dans la prévention de la maladie, suggère cette étude à grande échelle.

Dans le détail, les travaux rapportent que 2.896 cas de démence ont été diagnostiqués sur une période de suivi de 8 ans, et que les personnes concernées étaient généralement plus âgées, plus défavorisées, plus susceptibles de fumer, moins actives physiquement, et plus susceptibles d'avoir des antécédents familiaux de démence. Les chercheurs précisent que certains participants étaient trois à six fois plus susceptibles de développer une démence du fait de facteurs génétiques établis, mais que les risques liés à la consommation de viande transformée étaient les mêmes pour une personne prédisposée génétiquement ou une personne qui ne l'était pas.

Le rôle protecteur de la viande non transformée

Fait important, le rapport indique que la consommation de viande rouge non transformée pourrait en revanche se révéler protectrice contre la maladie. Les scientifiques font savoir que les personnes qui en consommaient 50 grammes par jour avaient 19% de risque en moins de développer une démence.

«Tout ce que nous pouvons faire pour explorer les facteurs de risque potentiels de démence peut nous aider à réduire les taux de cette maladie invalidante. Cette analyse est une première étape pour comprendre si ce que nous mangeons peut influencer ce risque», explique la professeure Janet Cade qui a supervisé l'étude.

Reste à confirmer ces résultats pour permettre au public d'en savoir plus sur cette potentielle association entre alimentation et risque de démence.