Jeûne intermittent Le jeûne intermittent favorise le développement de la graisse abdominale

9.3.2021

De plus en plus populaire, le jeûne intermittent est censé contribuer à la perte de poids. Et pourtant, il ne ferait pas disparaître le ventre. Bien au contraire: au lieu d’éliminer la graisse abdominale, cette méthode en produit, comme l’ont découvert des chercheurs.

Le jeûne intermittent ne fait pas nécessairement disparaître le ventre. Il semble même déclencher une contre-réaction au niveau de la graisse viscérale.
Le jeûne intermittent ne fait pas nécessairement disparaître le ventre. Il semble même déclencher une contre-réaction au niveau de la graisse viscérale.
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Le jeûne intermittent est une recette en vogue pour combattre la graisse. Et pourtant, cette méthode populaire ne ferait pas fondre la graisse abdominale. Des chercheurs en ont décelé des signes dans le cadre d’analyses de protéines du tissu adipeux de souris soumises au jeûne intermittent, comme le rapporte le «Deutsches Ärzteblatt» (lien en allemand).

Le jeûne intermittent suscite un véritable engouement, étant donné qu’il promet une perte de poids sans nécessiter de changement de régime alimentaire. Les adeptes du jeûne intermittent peuvent continuer de manger comme avant, mais seulement pendant des périodes définies. Selon la méthode, le jeûne s’effectue 16 heures par jour, deux jours par semaine ou encore tous les deux jours. Cette méthode contribuerait à une perte de poids concrète et à long terme. Des études rapportent également des effets positifs sur la glycémie et le taux de cholestérol.

Les enzymes nécessaires à la perte de graisse se fatiguent

Cependant, de nombreux nutritionnistes doutent de la viabilité de ce concept sur le long terme.  Une étude expérimentale (lien en anglais) de l’université de Sydney montre à l’aide de souris pourquoi celui-ci peut entraîner rapidement une nouvelle prise de poids. Les chercheurs ont forcé les animaux à suivre une version plus stricte du jeûne intermittent en les privant de nourriture un jour sur deux. En parallèle, les chercheurs ont analysé les effets sur le métabolisme.

Les changements les plus frappants concernent les enzymes qui contribuent à la perte de graisse. Ces enzymes éliminent les dépôts de graisse – soit l’effet souhaité d’un régime. Cependant, pour favoriser la perte de poids, il est moins souhaitable que l’activité de ces enzymes diminue, étant donné que cela réduit la quantité de graisse éliminée. Et pourtant, c’est précisément cet effet indésirable que les chercheurs ont pu détecter chez les souris soumises au jeûne intermittent, en particulier au niveau du tissu adipeux viscéral, c’est-à-dire la graisse abdominale.

Le corps produit de la graisse

Ils ont constaté que le jeûne intermittent strict entravait la libération d’acides gras au niveau de la graisse viscérale. Ils ont également décelé des signes d’une augmentation de l’énergie stockée sous forme de graisse, c’est-à-dire que le corps se mettait pratiquement à produire de la graisse plutôt qu’à en éliminer. Cela montre que ces dépôts de graisse s’adaptent au jeûne intermittent et que le corps est capable de protéger ses réserves d’énergie.

L’étude laisse entendre que la graisse abdominale semble pouvoir devenir résistante à ce type de régime. Ainsi, une question se pose désormais: pourquoi en est-il ainsi et comment peut-on éviter cela?