Avenir des stations Les pistes explorées par les stations de ski pour s'adapter au changement climatique

Relax

7.1.2022 - 22:16

Piste de luge «quatre saisons», arrêt total du ski au profit des balades en montagne, pistes éclairées à l'énergie solaire... En France comme aux États-Unis, les stations de ski s'adaptent au changement climatique et repensent leurs offres pour s'assurer un avenir économique. 

En France comme aux États-Unis, les stations de ski s'adaptent au changement climatique et repensent leurs offres pour s'assurer un avenir économique.
En France comme aux États-Unis, les stations de ski s'adaptent au changement climatique et repensent leurs offres pour s'assurer un avenir économique.
Michal Durinik / Shutterstock

7.1.2022 - 22:16

C'est le début de l'année et de l'hiver. Et pour certains d'entre nous, cette période rime avec pentes, tire-fesses et virages dans la poudreuse. Mais l'avenir des sports d'hiver est menacé par le changement climatique. Alors que la neige se fait de plus en plus rare dans de nombreuses régions de la planète, les stations de ski pourraient disparaître en masse d'ici à quelques décennies. Selon l'OCDE, 80 sites de moyenne montagne sont menacés de fermeture d'ici à 2050 dans les Alpes françaises. Plus d'une centaine de pistes de l'Hexagone ont par ailleurs déjà fermé depuis les années 50. 

Dans le documentaire «Avenir» de la réalisatrice française Laura Lardeux sorti en décembre 2020, le collectif citoyen l'ADN basé à la station alpine La Clusaz (Haute-Savoie) mène un combat de front pour sauver l'économie de ce village qui roule sur l'or blanc, mais qui doit lui aussi faire face aux conséquences du changement climatique. Une lutte qui a même mené ses membres à mener campagne lors des dernières élections municipales en 2020. 

«Personne n'a trouvé de nouveau modèle pour l'instant, mais continuer à foncer tête baissée sans réfléchir à l'impact du réchauffement climatique sur nos montagnes, ce serait négliger l'avenir de nos enfants. Nous devons commencer à songer à des projets, revoir nos structures, surveiller ce qui se fait ailleurs», expliquait à ETX Daily Up Alexandre Hamelin, tête de la liste «l'ADN» aux municipales de la Clusaz. 

Vers une offre «quatre saisons»

Ces «nouveaux modèles», certaines stations de ski s'efforcent pourtant de les trouver. C'est par exemple le cas de la station du Schnepfenried située dans les Vosges, contrainte de fermer ses pistes fin décembre face aux épisodes de «redoux» et à l'absence de neige.

Pour préserver sa santé économique (le ski représente entre 5% et 10% de l'économie du tourisme français, selon la chambre syndicale Domaines Skiables de France), cette station réfléchit d'ores et déjà une restructuration de son offre d'hébergement et d'activités, en misant sur des divertissements plus estivaux, comme des parcours d'accrobranche ou de location de trottinettes. 

«L'idée, c'est de s'ouvrir à d'autres activités génératrices de ressources mais peu gourmandes en frais de fonctionnement», explique à l'AFP Cyril Braesch, directeur du syndicat mixte de la vallée de Munster, dont dépend le Schnepfenried.

La raréfaction de la neige et les restrictions sanitaires liées à la crise du Covid-19 (qui l'année dernière avait entraîné la fermeture des remontées mécaniques) ont poussé d'autres stations de ski françaises à élargir leur spectre d'activités. À l'instar de la station Métabief, dans le Jura, qui inaugurera une piste de luge «quatre saisons» de 710 m de long l'été prochain.

Plus radicales, d'autres stations comme Puigmal (Pyrénées-Orientales) ou Drouzin-le-Mont (Haute-Savoie) ont totalement délaissé le ski alpin, au profit de balades hivernales dans les montagnes (raquettes, ski de randonnée, marche nordique, etc). 

Éclairage des pistes à l'énergie solaire 

La France n'est pas le seul pays à explorer de nouvelles pistes. Selon une étude de 2017 financée par l'Agence de protection de l'environnement et publiée dans la revue Global Environmental Change, presque tous les domaines skiables des États-Unis devraient connaître une saison plus courte d'au moins 50% d'ici à 2050.

Certaines stations adoptent d'ailleurs une démarche plus écoresponsable, comme Park City et Deer Valley (Utah), qui ont décidé d'éclairer l'ensemble de leurs pistes à l'énergie solaire. Ou encore Taos Ski Valley (Nouveau-Mexique) qui a instauré une politique «zéro plastique», ainsi qu'un système de compostage de nourriture pour limiter le gaspillage alimentaire. 

Relax