EtudeLes spermatozoïdes ne nagent pas comme les anguilles
Relaxnews
4.8.2020 - 17:16
Deux observations, l'une au microscope 3D et l'autre moléculaire, ont permis à des microbiologistes de découvrir comment se déplacent réellement les spermatozoïdes. L'étude, publiée le 31 juillet dernier dans «Sciences Advances», vient contredire des siècles de croyances sur la manière dont les gamètes mâles mobiles avancent.
Le matériel utilisé est de pointe : avec sa caméra capable de filmer 55.000 images par seconde, le microscope en 3D des équipes de recherche travaillant dans les universités de Bristol et de Mexico a permis de nouvelles avancées sur la compréhension des organes reproducteurs humains.
Un mouvement asymétrique et anisotropique
Pour avancer rapidement droit devant eux, les spermatozoïdes ne peuvent pas utiliser le simple mouvement de leur queue. Ils sont obligés de faire une rotation sur eux-mêmes. Ce mouvement leur permet de compenser leur queue décrite comme asymétrique par les experts. Il est donc qualifié d'anisotropique, c'est-à-dire dépendant de la direction. Car l'asymétrie du flagelle ne lui permet pas d'avancer de manière optimale: ils sont donc obligés de mouvoir leur tête à la même vitesse que la flagelle, en rotation, pour aller dans la direction voulue. Le mouvement ressemble donc plus à celui d'une toupie qu'à la nage d'une anguille, comme les scientifiques l'ont longtemps cru.
L'hypothèse d'un mouvement symétrique invalidée
En effet, le premier scientifique à avoir observé le déplacement de ces cellules reproductives, Antoni van Leuwenhoeck, avait conclut à une nage du même modèle que celui de l'anguille. Mais son observation, faite avec un des premiers microscopes utilisés dans le monde, était en fait le résultat d'un manque de précision.
Comprendre et soigner l'infertilité
Cette découverte aura un impact sur la santé des hommes. En effet, comprendre comment se déplace le spermatozoïde pourrait aider à diagnostiquer les causes de l'infertilité masculine, mais aussi à développer des outils plus ciblés. C'est une bonne nouvelle pour la guérison de l'infertilité masculine, plus répandue que l'infertilité féminine.