Mode & Beauté Décryptage quand les couleurs disent la mode 2020

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18.11.2019 - 13:07

Source: Covermedia

La couleur a une signification et donne un sens : si vous en doutiez, lisez Michel Pastoureau. Mais que nous racontent celles des défilés de la Fashion Week de cette saison 2019-2020 ?

Alors que l’on nous promettait du beige bourgeois version Celine dans toutes les nuances, du nude (Isabel Marant) et des bruns, et que, nous devons bien convenir que la tendance a été suivie si l’on regarde les manteaux des femmes et jeunes filles dans les rues des grandes villes, il est remarquable que les défilés nous aient aussi annoncé, selon certains chroniqueurs, le chemin d’une mode « plus colorée ». Cette aspiration à la couleur serait une manière de contrer le gris du béton des villes et de la grisaille du temps.

Ce premier pas vers la couleur se manifeste dans l’implantation du bordeaux profond (Dior, Celine), qui a aussi réussi brillamment son passage de la scène à la ville. Le rouge de Dior a lui aussi franchi la barre et apporte sa vivacité à toutes les couleurs neutres ou le noir qui font la grande part de la gamme chromatique de nos vêtements quotidiens.

Mais, tout le monde l’a noté, c’est le rose, et ceci dans toutes les nuances de la plus évanescente à la plus vive du fuchsia, qui est la grande gagnante. Les fillettes n’en ont plus le monopole. Serait-il trop simple d’y déceler une envie véritable de « voir la vie en rose ». L’explication paraît simpliste, mais parfois il faut prendre les signes au pied de la lettre.

Le color block est aussi présent sur les podiums et, un peu, dans la rue. On remarque, davantage chez les Anglo-Saxons que les Français ou les Italiens, le recours au bicolore au sens strict : une robe ou un pantalon dont une partie est d’une couleur et l’autre d’une autre. Néanmoins, la tendance se développe pour la maille, pull ou cardigan. Il indique une volonté de mixer des couleurs, mais en en confiant le mélange au concepteur du vêtement, permettant de ne pas risquer le fameux « fashion faux pas ».

Le fluo n’est pas absent de la gamme de cet hiver, mais on note qu’en ville, il se fait plus discret et tel un Stabylo auquel il emprunte ses couleurs, il surligne plutôt qu’il n’envahit.

Enfin, le noir et blanc, et leur corolaire les motifs graphiques (pied-de-poule, rayures, carreaux), traduisent notre envie de structure en même temps qu’une certaine impertinence quand nous prend l’envie très inspirée de Chanel de mélanger la taille des motifs, voire les motifs entre eux.

D’autant que rien ne nous empêche d’introduire un contrepoint fluo ou très vif sur ces dialogues du noir et du blanc. Ce qui correspond assez à nos façons de faire dans la vie courante.

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