MLS "Comment allons-nous jouer en sachant que c'est dangereux?"

ATS

6.7.2020

La MLS fait son retour, à partir de mercredi, avec un tournoi façon Coupe du monde. Un événement disputé à huis clos dans la bulle de Disney World en Floride, où le COVID-19 a déjà pénétré et bouleversé le programme.

Diego Rubio n'a pas caché son inquiétude quant à la reprise de la MLS mercredi.
Diego Rubio n'a pas caché son inquiétude quant à la reprise de la MLS mercredi.
Getty

En attendant d'éventuellement pouvoir reprendre le cours de son championnat, suspendu après deux journées depuis mi-mars, la MLS a opté pour l'option «bulle» pour renouer avec le foot. Comme la NBA, qui va y finir sa saison de basket dès le 30 juillet, et la NHL, qui espère en faire de même cet été a priori à Toronto ou Edmonton au Canada.

Ces deux ligues scruteront évidemment la façon dont les choses vont se passer du côté d'Orlando où ce «MLS is Back» servira de test grandeur nature pour le concept d'une compétition se déroulant sur un seul et même site censé être protégé du monde extérieur.

Or depuis une semaine que la plupart des équipes ont pris leurs quartiers au sein de l'immense complexe ESPN Wide World of Sports, où la MLS a mis en place un protocole visant à les prévenir au mieux d'une contamination au COVID-19, des premiers cas positifs ont été enregistrés.

Dallas-Vancouver reporté

Quatorze membres de délégations dont 12 joueurs ont contracté le COVID-19 à leur arrivée à leur hôtel, selon plus de 2700 dépistages effectués entre le 28 juin et le 4 juillet. La pandémie étant également en recrudescence ailleurs qu'en Floride, une vingtaine d'autres tests positifs ont été recensés dans certains clubs avant leur départ à Orlando, notamment neuf joueurs du Dallas FC. Ce qui a poussé la MLS à reprogrammer le match opposant les Texans aux Vancouver Whitecaps à une date ultérieure.

La situation nourrit forcément des inquiétudes. «Un joueur dans la bulle m'a dit que son équipe doit être en quarantaine après un test positif, mais personne ne livre de repas à leurs chambres, alors que c'est supposé être le protocole. Donc ils doivent descendre à la salle des repas, prendre l'ascenseur et ramener leur nourriture», a ainsi tweeté Diego Rubio, l'attaquant des Colorado Rapids, qui doivent arriver à Orlando lundi.

«On leur dit d'être prudents et d'utiliser davantage de gel désinfectant pour les mains. Nous étions censés ne penser qu'au foot là-bas et maintenant on a tous ces problèmes! Comment allons-nous jouer en sachant que c'est dangereux de sortir de notre chambre? Que penseront nos familles de tout ça?», a-t-il ajouté.

«Soutenir Black Lives Matter»

Ce tournoi, qui doit s'ouvrir par un derby floridien entre Orlando City SC et l'Inter Miami, propriété de David Beckham, consistera, comme un Mondial de foot, en une phase de groupes – dont les résultats compteront d'ailleurs pour le championnat – suivie de matches à élimination directe. Un vainqueur sera couronné le 12 août.

Après quatre mois sans compétition, difficile de désigner des favoris sinon parmi les demi-finalistes du dernier championnat: les Seattle Sounders, champions en titre, Toronto FC le finaliste, ainsi qu'Atlanta United et le Los Angeles FC.

Ce dernier, qui espère compter sur Carlos Vela, meilleur joueur et buteur de la saison passée mais encore hésitant quant à sa participation, sera d'ailleurs opposé dans le groupe F au rival angeléno, le Galaxy où une autre star mexicaine, Chicharito Hernandez, tentera de faire oublier Zlatan Ibrahimovic.

«MLS is Back» sera aussi certainement pour joueurs et entraîneurs une opportunité d'afficher leur soutien au mouvement «Black Lives Matter» dans la lutte contre l'injustice raciale, après la mort de George Floyd.

«Je ne sais pas ce qui nous sera permis de faire ou pas pour soutenir la cause. Il y a quelque chose que je voudrais faire mais je le garde pour moi», a prévenu l'entraîneur de l'Impact Montréal Thierry Henry.

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