Les cas de racisme entre joueurs de football entraînent peu de sanctions, souvent faute de témoins ou preuves. A l'image de l'international italien de l'Inter Milan Francesco Acerbi, accusé par le joueur de Naples Juan Jesus mais non sanctionné mardi.
Le 17 mars dernier, lors d'un choc entre l'Inter Milan et Naples, Francesco Acerbi a été accusé par Juan Jesus d'avoir proféré une remarque raciste alors que les deux joueurs étaient à la lutte sur un corner. L'arbitre en a été averti, et Acerbi a expliqué après le match s'être «rendu compte» qu'il était «allé trop loin». Mais la Fédération italienne a indiqué mardi ne pas avoir pris de sanction, «le niveau minimal de certitude raisonnable» n'ayant pas été atteint.
Deux matches de sélections arrêtés
En juin 2023, un match amical à Vienne entre des sélections de jeunes d'Irlande (M21) et du Koweït (M22) a été arrêté en raison, selon la fédération irlandaise, d'une insulte raciste proférée par un joueur koweïtien à l'encontre d'un remplaçant irlandais. Le Koweït a démenti.
Le même jour, dans la même ville de Vienne, la rencontre entre la Nouvelle-Zélande et le Qatar a aussi été interrompue. Les Néo-Zélandais qui protestaient contre les insultes subies par le défenseur Michael Boxall ne sont pas revenus sur la pelouse après la mi-temps. Là encore, aucune preuve n'a pu appuyer les accusations.
La MLS éclaboussée
L'an dernier, la ligue de football nord-américaine a été touchée par le scandale des propos racistes tenus par Dante Vanzeir, un attaquant des New York Red Bulls, lors d'une rencontre contre les San Jose Earthquakes. La partie a été interrompue une vingtaine de minutes puis, après le match, le joueur belge a admis une «erreur», pour laquelle il a écopé d'une amende, d'une suspension de six matches et d'une formation.
Wayne Rooney, passé entraîneur après sa glorieuse carrière, a eu à gérer en 2022 un autre cas de racisme en MLS, lorsque le joueur grec de DC United Taxiarchis Fountas a été accusé d'avoir traité de «nègre» le Jamaïcain Damion Lowe, provoquant l'interruption de la rencontre par l'arbitre. Rooney avait décidé de remplacer immédiatement son joueur, déplorant «un propos raciste inacceptable», «le pire mot au monde». Le Grec a nié l'insulte.
A l'été 2023, après de nouveaux soupçons de langage discriminatoire, il a été mis fin au contrat du joueur avec DC United par consentement mutuel.
La L2 française touchée
En février 2022, l'attaquant d'Ajaccio Mounaïm El Idrissy a dénoncé des propos racistes du capitaine de Rodez Julien Célestine. L'arbitre a interrompu la rencontre durant trois minutes mais le jeu a repris faute de témoins. Le joueur ruthénois a par la suite été blanchi, faute d'éléments probants, par la commission de discipline de la Ligue (LFP).
Le clasico PSG-OM du 13 septembre 2020 au Parc des Princes a été plus sulfureux encore que d'habitude, si l'on en croit les analyses labiales d'experts cités par plusieurs médias. Le Brésilien Neymar aurait traité de «chinois de merde» le latéral japonais de l'OM, Hiroki Sakai. Quant à Alvaro Gonzalez, il aurait usé du mot «singe» à l'endroit de la superstar parisienne. Mais la LFP a dit manquer d'éléments tangibles pour sanctionner les deux joueurs, qui n'écoperont d'aucun match de suspension.
Luis Suarez suspendu huit matches
Début 2013, le Sévillan Geoffrey Kondogbia avait dénoncé l'attaquant brésilo-espagnol Diego Costa sur Twitter après une rencontre de Supercoupe d'Espagne: «Monsieur Costa, la prochaine fois tes bruits de singes tu les garderas». Le Français avait été exclu après un tacle dangereux sur le joueur de l'Atletico Madrid.
En 2011, l'Uruguayen Luis Suarez, alors à Liverpool, avait quant à lui été suspendu huit matches pour avoir utilisé le terme espagnol «negro» (noir) en s'adressant à Patrice Evra, lors d'un match de Ligue des champions contre Manchester United.