La seconde vague du Covid-19 ébranle le sport suisse mais elle ne le met pas – encore – à l'arrêt.
Son avenir s'écrit toutefois en pointillé après les décisions des cantons de Berne et de Bâle-Ville d'abaisser la jauge des spectateurs à 1000 et le huis clos prononcé par le Valais pour le sport professionnel. Les mesures prises par Bâle-Ville courent jusqu'à la fin de l'année, celle du Valais jusqu'à la fin novembre.
La Swiss Football League (SFL) et les ligues de hockey sur glace ne sont pas encore prêtes à siffler un temps mort pour laisser passer cette seconde vague. Ils attendent sans doute les décisions qu'arrêteront ces prochains jours le Conseil Fédéral et aussi notamment les cantons de Genève, de Fribourg, de Vaud et de Zurich. «Il convient de parler avec les clubs, souligne le porte-parole de la SFL Philippe Guggisberg. Mais il faut reconnaître que cette seconde vague a surgi plus vite qu'on aurait pu le penser...»
Le derby du Rhône en question
Au point de perturber déjà le bon déroulement du championnat de la Super League. En raison de la quarantaine imposée à plusieurs de ses joueurs, le FC Bâle n'a pas joué dimanche dernier à Zurich et ne jouera pas ce dimanche contre Lausanne. En Valais, la tenue du derby du Rhône de dimanche entre le FC Sion et le Servette FC est remise en question. «Nous sommes dans l'attente des résultats des derniers tests Covid, précise Christian Constantin. Je dois avouer que la situation sanitaire en Valais est devenue très préoccupante !»
Ainsi, l'équipe M21 du club sédunois, qui milite en Promotion League, ne peut plus s'entraîner et jouer en Valais en raison des mesures cantonales qui interdisent la pratique des sports de contact (football, basketball, hockey sur glace, sports de combat) au niveau amateur. «L'équipe joue en principe ce samedi à Carouge. Elle devra peut-être aller s'entraîner sur Vaud», glisse Christian Constantin.
Chômage partiel: une nouvelle ordonnance nécessaire
Si les saisons de football et de hockey sur glace devaient s'interrompre, les clubs devront se tourner vers la Confédération pour permettre à nouveau à leurs joueurs sous contrat de bénéficier du chômage partiel. Une nouvelle ordonnance est nécessaire pour valider le même régime d'exception qu'au printemps. «Si l'on interdit à quelqu'un d'exercer sa profession, il faut en assumer les conséquences», souligne ainsi le directeur général du HC Fribourg-Gottéron Raphaël Berger.
Raphaël Berger se félicite de la décision de supprimer la fenêtre internationale de novembre. Avec cette seconde vague qui est arrivée, jouer à l'étranger sonne comme le risque de trop. En football, on peut imaginer que les clubs ne laisseront pas partir sans réagir leurs joueurs en Afrique, en Amérique du Sud et dans des pays européens où la pandémie est si difficile à enrayer sans sourciller. «Je me demande si l'on jouera toujours au foot dans deux semaines», s'interroge sans doute avec raison Christian Constantin.