On peut y voir un petit miracle. Comptant pour la 16e journée de Super League, Servette-Lausanne échappe à un report et devrait se jouer ce dimanche (16h00/blue Sports). Les Vaudois ont évité une quarantaine prolongée. Une bonne nouvelle pour tout le monde.
Le Lausanne-Sport peut souffler. Il va normalement pouvoir continuer à jouer et aller affronter Servette à La Praille dimanche. Et ce malgré les six cas décelés au sein de son staff mercredi, qui avaient contraint au report du déplacement à Young Boys. Placés depuis en quarantaine préventive, les joueurs ont été testés vendredi matin et aucun d'entre eux n'a été diagnostiqué positif.
Signe que le virus ne s'est probablement pas propagé parmi les joueurs, qui n'ont présenté aucun symptôme depuis 72 heures. Le médecin cantonal vaudois a alors décidé d'aménager la quarantaine et d'autoriser les Lausannois à reprendre le chemin de l'entraînement dès vendredi soir. Il y aura toutefois une précondition à la tenue du derby lémanique de dimanche: les Vaudois devront se soumettre à un test rapide complémentaire dimanche matin. Un moindre mal.
di 31.01. 15:10 - 20:00 ∙ blue Sports Live ∙ Le direct: Servette FC - FC Lausanne-Sport
L'événement est fini
Pour Servette, cela signifie enfin que la saison peut reprendre. Touchés par le Covid-19 en pleine préparation, les Genevois n'ont pas encore disputé la moindre rencontre, puisque leurs matchs contre Saint-Gall et Lugano ont dû être reportés. Mais depuis mardi, ils ont repris l'entraînement au complet. Six joueurs avaient en effet pu éviter la quarantaine, puisqu'ils avaient déjà contracté le virus à l'automne.
22% de reports
La Swiss Football League (SFL) doit aussi être soulagée. Un match qui se dispute, c'est toujours un match en moins à reporter et à recaser dans un calendrier dont on veut éviter qu'il soit trop serré. L'accumulation des quarantaines et des renvois joue contre tout le monde. Et en Super League, il y en a déjà eu un paquet. Avant ce week-end, sur les 85 rencontres agendées, dix-neuf ont été repoussées à un moment donné. Soit 22%. Une proportion démesurée, relativement aux autres championnats: seulement 4,5% en Premier League depuis le début de saison par exemple. Chez les voisins autrichien (1,2%, soit uniquement un match) ou allemand (aucun match), c'est même résiduel.
Pour Claudius Schäfer, CEO de la SFL, expliquer l'écart entre la situation suisse et les autres revient à l'impossible: "Les concepts de protection sont à peu près les mêmes entre la Suisse et les championnats à l'étranger, a-t-il expliqué à Keystone-ATS. Lorsque nous avons recommencé à jouer, nous nous sommes beaucoup appuyés sur les grands championnats. Cela allait jusqu'à des mesures individuelles." Référence aux façons de transporter les joueurs, à la répartition des vestiaires ou aux modes de repas.
En fait, la question a un caractère politique. "Le problème est que ces thématiques sont gérées à l'échelle des cantons. La décision d'un médecin cantonal est cantonale", souligne Schäfer, qui souhaite pouvoir trouver une façon de pouvoir épargner les clubs. "Les Autrichiens ont trouvé un accord avec leurs autorités. De notre côté, nous l'avons demandé à plusieurs reprises aussi. Peut-être que les choses bougeront après les décisions du Conseil fédéral mercredi prochain (réd: par exemple, une réduction des quarantaines à sept jours)."
De l'autre côté de la frontière orientale de la Suisse, la quarantaine offre un régime d'exception pour les joueurs de football. En effet, ils peuvent continuer à s'entraîner et à jouer, tout en restant chez eux le reste du temps. La solution paraît raisonnable.