Avec 13 des 20 entraîneurs de Ligue 1 en place depuis moins d'un an, dont Vladimir Petkovic qui débute à Bordeaux, le Championnat de France s'annonce aussi incertain que lors de la saison précédente. Archi-favori, le Paris Saint-Germain s'est fait coiffer au poteau par Lille. Dès vendredi, revanchard, il compte bien tuer tout suspense.
Une bonne nouvelle avant le coup d'envoi de cette 84e édition du Championnat de France, le match d'ouverture entre Monaco et Nantes (21h00) sera joué devant du public et les caméras de télévision. Celles-ci se font désirer depuis plusieurs mois pour le football français, embarqué dans une série noire qui a obscurci son horizon.
Stades longtemps à huis clos, retrait du diffuseur Mediapro, emprunts à l'Etat, ventes de joueurs en berne... Les formations de l'élite ont payé au prix fort la crise provoquée par le Covid-19, au point que certains menacent de déposer le bilan, si les difficultés persistent cette saison.
«Sans apport massif des actionnaires existants, il est peu probable que la majorité des clubs puisse survivre à la saison 2021-2022», a prévenu Jean-Marc Mickeler, le président du gendarme financier du football français (DNCG), lors d'une audition à l'Assemblée nationale.
Aujourd'hui, le sort des droits TV, première source de revenus des clubs, continue de tarauder les dirigeants. Ceux-ci sont en conflit avec Canal+ et son allié beIN Sports qui s'écharpent en justice pour ne pas régler les 332 millions d'euros (356 millions de francs) annuels dus à la Ligue (LFP) pour diffuser deux matches par week-end.
Retour du public
Après plusieurs mois à huis clos, les stades peuvent rouvrir, avec l'obligation de présenter un pass sanitaire pour les spectateurs. Le retour du public, «ça fait du bien à tout le monde», savoure l'entraîneur de Rennes Bruno Genesio. «Ça aide à nous dépasser.»
Cette saison, le spectacle promet d'être autant sur le terrain que sur les bancs de touche. Treize des vingt entraîneurs n'étaient pas à leur poste actuel il y a un an, de quoi nourrir le mystère autour du niveau de plusieurs équipes majeures. Lyon (Peter Bosz) et Marseille (Jorge Sampaoli) démarrent un nouveau cycle, tout comme Montpellier, avec Olivier Dall'Oglio.
A Bordeaux, repris cet été par l'homme d'affaires Gérard Lopez, les premiers pas de Vladimir Petkovic, seront aussi très suivis. «J'ai toujours aimé les challenges», a prévenu le plus grand sélectionneur suisse de l'histoire. La vague de changement a même touché le tenant du titre Lille, qui a engagé l'inattendu Jocelyn Gourvennec pour succéder à Christophe Galtier, parti à Nice.
Paris archi-favori
Sur les pelouses néanmoins, il n'y a pas de suspense autour du nom de l'archifavori: le PSG, revanchard après une saison mitigée qui l'a vu perdre le Championnat pour un point, à la dernière journée.
Le club de la capitale a encore renforcé cet été son armada de stars, en recrutant le milieu Georginio Wijnaldum, les défenseurs Achraf Hakimi et Sergio Ramos ainsi que le gardien Gianluigi Donnarumma.
Avec Neymar et Kylian Mbappé, s'il reste dans la capitale, Paris a tout pour remporter un 10e titre national qui lui offrirait le droit d'ajouter une étoile tricolore au-dessus de son écusson, comme Saint-Etienne.
Mais c'est celle de la Ligue des Champions qui fait rêver les Parisiens, encore en période de rodage. Le Trophée des champions perdu dimanche contre Lille (1-0) leur a rappelé le chemin qui reste à parcourir.
Monaco, qui mise sur la continuité avec Niko Kovac aux manettes, promet d'être à l'affût du moindre faux pas parisien. L'ASM et les autres concurrents du PSG aimeraient prolonger l'incertitude – sportive – le plus longtemps possible.