L'idole est de retour... dans le camp d'en face. Edinson Cavani, meilleur buteur de l'histoire du Paris SG, retrouve mardi la Ligue des champions au Parc des Princes, mais sous son nouveau maillot, celui de Manchester United.
Retrouvailles spéciales à plus d'un titre. Pour l'Uruguayen d'abord, qui pourra disputer son premier match en sept mois. Remplaçant de Mauro Icardi la saison dernière, Cavani n'a plus joué depuis le 11 mars et le huitième de finale retour de C1 contre Dortmund (victoire 2-0).
L'arrêt de la Ligue 1 entraîné par la pandémie de Covid-19, puis l'échec des négociations autour de sa prolongation, l'ont obligé à partir par la petite porte, après sept saisons et 200 buts en Rouge et Bleu.
Sans adieux avec les supporters qui l'aimaient tant, et sans disputer le «Final 8» de la C1, achevé par une défaite en finale (1-0) contre le Bayern Munich. «C'est le meilleur buteur de l'histoire du PSG, et il méritait de partir de meilleure façon», regrette Julien Le Lay, président du PSG Club de Londres.
«Rester dans mon coeur»
A 33 ans, «Edi» a signé à Manchester United libre de tout contrat, non sans avoir consulté ses ex-équipiers, notamment l'ancien Red Devil Ander Herrera. Juste avant l'officialisation de son transfert, il a diffusé sur les réseaux sociaux un message, en français, aux supporters, plus de quatre mois après son départ du PSG.
«Il s'est passé un peu de temps depuis mon départ, mais parfois c'est bien de laisser passer un peu de temps (...) Ca va rester dans ma tête, ça va rester dans mon coeur, mais la vie va continuer, c'est le football qui est comme ça, la vie qui est comme ça», dit le Matador en dissimulant son émotion.
Si son retour est à huis clos, couvre-feu oblige, il a eu droit à une banderole en espagnol des ultras, déployée devant les Invalides: «El Matador, de soldat à légende, un buteur qui a marqué l'histoire de notre club». «Si on joue pendant si longtemps dans un club comme le nôtre, et si on a un tel lien avec les supporters, c'est clair qu'on a le caractère pour mériter cette reconnaissance», a souligné l'entraîneur parisien Thomas Tuchel.
Mais à Paris, sa signature dans le club qui a cruellement éliminé le PSG il y a deux ans (2-0, 1-3) en 8e de finale de C1, laisse un petit goût amer. «On est contents de le voir au Parc, on est déçus que ce soit dans ce cadre-là», détaille Julien Le Lay, «que ce soit contre nous, surtout contre un club comme ManU qui ne nous laisse pas de bons souvenirs».
Kylian Mbappé a évacué, clinique, le sujet. «Je lui souhaite le meilleur. Il ne fait plus partie des nôtres. On va jouer contre lui et on va essayer de les battre», a-t-il lancé sur TF1.
Dans les pas d'Ibra?
Forcé à une quarantaine de deux semaines, lui qui a attrapé le Covid-19 lors de vacances à Ibiza avec ses ex-équipiers, Cavani a commencé dimanche à s'entraîner sous les ordres d'Ole Gunnar Solskjaer, au lendemain de la victoire des Red Devils (4-1) à Newcastle.
S'il aura une rude concurrence pour s'imposer face aux plus jeunes et affûtés Marcus Rashford, Mason Greenwood, Daniel James et Anthony Martial, son aura et son flair peuvent apporter beaucoup à l'attaque mancunienne. «J'espère qu'il jouera et qu'il marquera, parce qu'il peut tout à fait nous aider à gagner des matches et des points. Il peut être un joueur énorme pour nous cette saison», l'a encensé Rashford.
A Manchester, on attend qu'il suive les pas de Zlatan Ibrahimovic, lui aussi arrivé libre après avoir brillé à Paris, et qui avait marqué quatre buts en cinq matches pour ses débuts avec MU. A Paris, on voudrait qu'il attende un peu pour se mettre à briller. «J'espère qu'il ne montrera pas (son talent) demain, mais à partir de mercredi, il pourra commencer à vous convaincre», a plaisanté Thomas Tuchel.