A tête reposée après le match de mardi contre Atalanta (3-3 à Berne), on ne sait toujours pas si le verre est à moitié vide ou à moitié plein pour les Young Boys en Ligue des champions. Le spectacle est au rendez-vous, pas forcément le résultat.
Il a manqué six minutes aux Bernois pour terrasser les Italiens et fêter un deuxième succès dans cette compétition, après celui, en ouverture, contre Manchester United. Une victoire leur aurait permis de continuer à rêver à une qualification pour les 8es de finale.
Les prochaines semaines s'annoncent toujours intenses. Les «jaune et noir» ont encore sept parties à jouer avant la pause hivernale, dont le match au sommet de Super League dimanche contre Zurich au Letzigrund. Cette période montrera si YB surfe sur l'élan né de sa belle prestation sur la pelouse, mardi, ou si l'équipe est rongée par la frustration d'être passée à côté d'un nouvel exploit.
«Beau combat»
L'entraîneur David Wagner a choisi d'adopter la vision positive: «Ce fut un match fou (contre Atalanta), un magnifique spectacle. Mes jeunes joueurs ont livré un beau combat. L'ambiance dans le stade était précisément ce dont nous avons besoin pour nous surpasser. Naturellement, nous sommes déçus que notre prestation n'ait pas suffi pour gagner. Nous avons concédé trop facilement l'égalisation. Mais voir nos joueurs aller encore chercher la victoire dans les ultimes instants, c'était vraiment fantastique», a dit le coach en conférence de presse d'après-match.
Rieder exemplaire
La montée en puissance des jeunes loups de l'équipe est incarnée par l'international suisse M21 Fabian Rieder, 19 ans seulement, qui s'est hissé haut dans la hiérarchie interne de l'équipe en un an à peine. Il a disputé mardi son premier match à ce niveau. Et s'est montré convaincant.
«Je peux vraiment tirer profit de ce genre de match», a-t-il observé. «Des joueurs comme Remo Freuler ou Marten De Roon (qui jouent à Atalanta) sont du niveau mondial. Ils ont beaucoup d'expérience. J'ai l'occasion de m'en inspirer. Chaque minute passée en même temps qu'eux sur le terrain me fait progresser.»
Avec un tel état d'esprit, s'il est partagé par les coéquipiers de Rieder, les Young Boys n'ont pas à craindre pour leur avenir. D'autant que tous les blessés – dont certains s'avèrent difficilement remplaçables – seront de retour après la pause hivernale, excepté le gardien David von Ballmoos.
A savoir Fabian Lustenberger, à nouveau apte au service, Jean-Pierre Nsame et Christian Fassnacht, ainsi que Cédric Zesiger et Ali Camara.
Par ailleurs, une élimination des compétitions européennes ne serait pas un drame. Elle permettrait à YB de se concentrer sur «son coeur de métier», le Championnat.
En bonne compagnie
Cette saison, les Young Boys sont, après 18 matches (Ligue des champions et Serie A), la seule équipe à avoir pu marquer trois fois contre l'Atalanta, avec l'AC Milan et Manchester United. Un constat fort, sachant que le fossé entre les formations des cinq grands championnats et les autres n'a cessé de s'élargir depuis la création de la Ligue des champions en 1992/93.
Il n'y a guère que les équipes portugaises à pouvoir encore régulièrement rivaliser avec les grands d'Allemagne, d'Espagne, d'Angleterre, d'Italie et de France. Plus, exceptions notables, l'Ajax Amserdam, déjà qualifié pour les 8es de finale, et les Autrichiens de Salzbourg. Et YB un jour?
ATS